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Le Vrai Asile » Messages de thedarkdreamer
Je suis pour.
C'est aussi comme ça dans la vraie vie, remarque.
Bon, j'ai mis à jour le message original, en ajoutant un point sur "l'avocate n'est pas tout à fait dans son bon droit" qui répond au passage au "c'est de l'extorsion, leur histoire"
Moi j'aurais dit qu'il a l'air bouchonné.
Allah est grand, et Ségolène est son prophète sa pute (euh merde, euh, attends) sa concubine!
Quand je disais que mon oeuvre est totalement incomprise.
Ca me rappelle un passage d'Iznogoud, où il dessine un truc, demande son avis à Dilat Larat, qui n'aime pas; il conclut: "parfait, mon oeuvre est incomprise, donc géniale."
Ah sinon, moi, s'il me fallait un argument pour éviter bismuth, ce serait sa volonté d'instaurer des peines plancher. Je laisse Eolas argumenter, et partage son avis de bout en bout.
Le canard est une des meilleures choses que nous aient légué la troisième république. Il est historiquement de gauche, mais la gauche en prend aussi pour son grade. Lucide, drôle et bien informé. Un must!
Je ne le rate jamais, et je lui dois une partie de mes conquêtes féminines (parce que les filles pensent souvent que quelqu'un qui lit le canard ne peut pas être entièrement mauvais).
Et depuis quand les couples homo adoptent à la Dass? Les gosses c'est pas un produit frais au rayon fromage. En plus il y a environ 5 fois plus de familles en attente d'adoption que d'enfants à adopter (voir le site du ministère concerné).
Bah, de toute façon, les problèmes posés par reblochon n'en sont pas, dans leur grande majorité. Du point de vue du l'adoption, on se contentera de permettre à de nouveaux couples d'y prétendre. Quand au risque que l'enfant soit abandonné par ses deux parents, ça arrive tous les ans avec des parents hétérosexuels, c'est pour ça que les services de l'aide sociale à l'enfance existent. Ils s'occuperont aussi de ces enfants-là, et rien ne permet de dire aujourd'hui que les abandons d'enfant par les couples homosexuels seront plus nombreux.
Oui mais n'oublie pas: dans un tribunal , Maitre Nadjaf c'est 400 euroboules le bras levé avec l'oeil sombre et 1200€ les 2 bras qui font un 360° avec rotation du bassin , brassement de vent et cri d'indignation qui fait "rôh c'est une HONTE"
Si tu prends le pack , il te fait une ristourne sur le combo "mon client est innocent" + shoryuken
Pas forcément pour les petits litiges, c'est la juridiction de proximité qui est compétente, et le ministère d'mange merde d'avocat n'est pas obligatoire devant elle.
Bon alors:
tout d'abord, je ne suis absolument pas convaincu que bismuth nous amènera un mieux économique.
pouvoir d'achat
"travailler plus pour gagner plus", c'est beau mais d'une part, les heures supplémentaires sont loin d'être interdites en france: une des mesures du gouvernement qu'on vient d'avoir pendant 5 ans est justement de les avoir privilégiées, avec de nombreuses mesures favorable à leur emploi. Et les volumes maximum sont loin d'être utilisés. Ensuite, ce n'est pas le salarié qui décide s'il fait des heures sup', mais son employeur. Donc présenter la mesure comme le moyen de favoriser le pouvoir d'achat de tous les français, c'est du foutage de gueule.
Enfin, alors que le marché français du travail favorise déjà à outrance les insiders, c'est une mesure qui renforce encore cette tendance.
En face, Ségolène propose une revalorisation du smic à 1500 euros, ce qui est loin d'être négligeable, et elle couple ça à une grande négociation sur les salaires où elle proposera aux partenaires sociaux un accord sur les salaires en échange d'une réaffectation des fonds de la formation professionnelle, bref d'une réforme de celle-ci assurant une meilleure formation des salariés. C'est loin d'être du foutage de gueule total, c'est un échange productivité contre salaire, soit une répartition des gains de productivité plus favorable aux salariés: on ne redistribue pas quelque chose qui n'existe pas, mais des gains de productivité qu'on favorisera.
impôts
Vouloir réduire les impôts, comme le souhaite bismuth, alors que la france est endettée(ce n'est pas tant la dette qui est ennuyeuse, d'ailleurs, que le fait que les intérêts rognent la capacité de l'état à agir), ça me semble préparer un retrait de l'état relativement massif de nombreux domaines (je suppute par exemple un régime sec pour l'état providence). D'ailleurs, j'aime bien l'enchainement
# Ramener en cinq ans la dette publique sous les 60 % du PIB.
# Réduction de 4 % du PIB des prélèvements obligatoires
.Mais au delà de ça, les impôts qu'il compte réduire font partie de ceux dont nombre d'économistes estiment qu'ils sont les meilleurs pour taxer le capital sans nuire à l'activité économique (en particulier l'impôt sur les successions). Et le nombre de personnes concernées par ces mesures est si réduit(oui parce que vu les abattements sur les successions en ligne directe, pour les payer faut avoir beaucoup à léguer) que l'impact global sur la consommation sera sans doute faible. Et ce au prix de réduction des ressources de l'état. On peut faire des raisonnements similaires sur le bouclier fiscal: au delà des cas des gens coincés par la hausse de l'immobilier, dont je doute de la représentativité pour la population assujettie à l'ISF, les gens qui payent plus de 50% de leur revenu en prélèvements obligatoires sont rarement réduits à la misère par ces prélèvements.
en face, ségolène est d'une discrétion de violette sur ses intentions fiscales. C'est compréhensible: mon analyse est qu'elle compte revenir sur les baisses de l'Impôt sur le revenu consenties par Chirac. Mais ceux qui se disent préoccupés par l'état des finances publiques admettront que ces baisses étaient irresponsables. Et que revenir dessus concernera trop peu de personnes pour que ça nuise au pouvoir d'achat ou à la consommation.
PME
Pour ce qui est des PME, les deux candidats promettent une forme de Small Business Act.
Bon, c'est un début mais mon choix se basera plus sur des questions qui sont de mon domaine de compétence (justice, politique pénale et stratégie policière) et des sujets qui me préoccupent (cohésion sociale)
Bon, eh bien calmons-nous, messieurs.
C'est évidemment abusif de prétendre que bismuth est un fachiste. Mais, car il y a un mais, c'est un type qui porte si peu les contre-pouvoir dans son coeur(cf. Sarko et la justice), et qui a un tel goût pour l'indépendance des acteurs vis à vis du pouvoir central(cf. Sarko et les journalistes), que je comprend qu'on puisse être inquiet de son éventuelle future pratique institutionnelle.
C'est également abusif de prétendre que Ségolène est creuse et conne. Ce n'est pas toujours une bonne oratrice (débit trop haché, de la fluidité petite!) mais il faut ne pas avoir lu ce qu'elle propose pour dire qu'elle ne propose rien.
Comme quoi Ségolène a raison d'insister sur la nécessité d'investir dans la formation: avec le temps, Imax semble avoir perdu toute capacité à produire des phrases cohérentes.
DES CRUCIFIEURS DE JESUS LES MECS QUI VOTENT À DROITE JE VOUS LE DIS
On voit que tu es un littéraire, se rappeler Hugo un soir d'élections, la classe.
Un petit pique-nique dans les bois fin juin m'aurait bien dit.
Et sinon, il sera certainement possible de trouver un endroit où se goinfrer avant ces dates lointaines.
Napalm a écrit:Avec un coffre fort pour l'or?
Ces connards de pancakes nous ont obligé à tout rendre...
Il y avait un sketch que j'avais trouvé excellent dans "The awfull truth", le show télé de michaël moore, où le discours était: "les banques suisses refusent de rendre l'or que les nazis leur ont confié? Quoi de plus normal? C'est logique qu'un banquier refuse de donner l'argent à celui qui n'en est pas le propriétaire en titre. Si celui-ci leur réclamait, leur attitude serait bien différente"
Et là ils envoient un comédien déguisé en Hitler dans les banques de Genève, et tu le vois faire la queue, arriver au Guichet, parfois il parvient même à placer un "c'est pour un retrait" avant de se faire embarquer et jeter dehors par la sécurité.
Dans une des banques, le type au guichet est le nez dans ses papiers, et il répond "à quel nom", et l'autre HITLER(en épelant), le type commence à rentrer le nom dans son ordi, et là il se rend compte que le potage contient une gonade. Hilarant.
Ok, je pense avoir compris.
Les acquittés d'outreau sont 13 : 7 acquittés en première instance, 6 acquittés en appel.
L'accord indemnisant les premiers est intervenu avant le procès en appel.
Et ceux acquittés en appel ne sont manifestement pas parvenus à un accord avec la chancellerie.
Ca ne signifie pas qu'ils ne seront pas indemnisés: toute détention provisoire qui se révèle injustifiée ouvre une procédure d'indemnisation automatique. Mais les sommes attribuées au terme d'une telle procédure sont sans doute bien moindres que ce qu'ont obtenu les premiers acquittés.
Donc plutôt que de dire "ils n'ont toujours pas été indemnisés", on pourrait dire "ils ne sont pas parvenu à un accord financier avec la chancellerie, mais ne perdent pas espoir, puisqu'ils ne disent pas un mot de leur intention d'emprunter la voie judiciaire".
Mais c'est sûr que tu fais moins victime de la barbarie judiciaire quand tu dis ça. C'est dommage d'ailleurs, parce que ça n'oterait rien à ce qu'ils ont vécu.
rien à voir avec le paté en croute mais les acquités d'Outreau manifestaient à l'assemblée aujourd'huis car ils n'ont toujours pas touché leur indemnités pour detention abusive...
Hein? Où as-tu vu ça?
edit: ah, là
Concernant les réparations financières, Me Delarue a annoncé qu'outre Alain Marécaux, plusieurs autres parmi les six acquittés de décembre 2005, lors du procès en appel à Paris, n'avaient à ce jour pas encore été indemnisés.
Selon l'mange merde d'avocat, il a fallu patienter "près d'un an" après ce second verdict pour que la Chancellerie se saisisse des dossiers. "Enfin nous avons un contact mais on est toujours dans l'attente", a dit M. Marécaux.
"Les demandes formulées sont âprement discutées par la Chancellerie", a affirmé Me Delarue, précisant que le garde des Sceaux Pascal Clément n'avait "jamais répondu à notre demande d'être reçus".
Les montants des réparations n'ont pas été précisés en vertu d'une clause de confidentialité dans l'accord signé avec l'Etat après les acquittements, a-t-il été expliqué.
Je subodore qu'il doit y avoir une distorsion entre ceux qui furent acquittés en première instance, qui ont signé un accord avec l'état(on avait à l'époque évoqué des centaines de milliers d'euros), et ceux qui n'ont été acquittés qu'en appel.
Ce qui est en jeu doit être le sort de demandes "amiables", dont le montant est plus important que ce qu'ils obtiendraient en passant par la voie judiciaire(le prix de la liberté est souvent bien peu élevé, hélas) qui existe depuis le début des années 70.
A mon sens il doit y avoir un truc dans l'eula qui les preserve d'actions en cas de bug moelleux.
Et comme tu la valide a chaque install dans ton cul lulu
Non, ça ne fonctionnerait pas. Tu ne peux pas écarter par convention la garantie des vices cachés de la chose vendue dans un contrat de consommation. Une telle clause serait donc inopérante en droit français.
Je pense que la seule chose qui les préserve des actions, c'est le coût de celles-ci par rapport au gain espéré. En gros, il faudra sans doute recourir à une expertise (payée, au moins dans un premier temps) par le consommateur, et tout ce qu'il pourra obtenir, au final, c'est soit le remboursement d'un partie du prix du logiciel, soit la mise à disposition d'un patch(qui sera sans doute de toute façon déjà sorti). Et ça, c'est quand la boite n'a pas coulé.
Ce serait tout l'intérêt d'un class action à la française: aujourd'hui, personne n'a intérêt à faire un procès coûtant 600 pour un préjudice de 10 (les chiffres sont fantaisistes). Mais si le préjudice est le même pour 1000 personnes, la class action leur permettrait, pour un coût de 800 (parce que ne rêvons pas, c'est cher à organiser)partagé entre tous (soit 0,8), de faire le procès leur rapportant à chacun 10 (d'où gain de 9,2 par chacun).
C'est la raison pour laquelle la plupart des manges merde d'avocat sont pour (des actions non intentées auparavant leur rapportent de l'argent) de même que les associations de consommateurs (l'intérêt du consommateur est mieux défendu).
Par contre, le bilan pour la boite de jeu est négatif (coût de 10.000+frais du procès), le MEDEF est donc contre.
Bon, je vois que ce post suscite des questions. Je tacherai de poursuivre mes divagations, en sachant que ce ne sont que des divagations, et qu'elles n'ont pas vocation à être des conseils juridiques individuels. Vous voulez un conseil juridique individuel? Prenez un mange merde d'avocat, ils sont là pour ça.
Et je viens d'ajouter quelques paragraphes au post original , pour traiter l'objection "Attend, leur jeu il était franchement moyen, c'est abusé"
qu'est ce que ca fout dans Questions / Réponses ?
C'est une réponse partielle à une question que me posait Imax.
Irréfragable, c'est comme fragable, mais avec irr devant, tu compliques un peu trop les choses, comme d'habitude.
Tu sais fiffiixx, la vie, c'est un peu plus compliqué que CS.
Autant commencer par une accroche wikipédienne, cet article est une ébauche, mes recherches sur le sujet sont loin d'être complètes, donc je complèterai au fur et à mesure. (Là c'est une première version que je complèterai ce soir avec des notes qui sont chez moi)
L'"Affaire Techland", c'est l'envoi par un mange merde d'avocat du barreau de paris d'une lettre à un nombre indéterminé d'internautes, leur imputant le téléchargement du jeu "Call of Juarez", les menaçant de procès et réclamant le paiement d'une somme.
Cette affaire pose en fait de nombreuses questions. Je vais tâcher de toutes les développer une à une, mais je ne le ferai pas forcément dans l'ordre.
"Attend, leur jeu il était franchement moyen, c'est abusé"
Continuons donc l'exploration des diverses questions soulevées par cette affaire. Un argument qui revient souvent, c'est celui de la médiocrité de l'oeuvre téléchargée, qui si on écoutait le bon sens, devrait priver l'auteur de tout droit de réclamation vis à vis d'internautes qui ne faisaient qu'exercer leur liberté de se rendre compte par eux-même de la justesse de ces critiques.
"Call of Juarez" est un jeu vidéo. Il constitue une oeuvre protégée par le droit de la propriété intellectuelle. La médiocrité alléguée d'une oeuvre est-elle de nature à diminuer, voire à supprimer la protection accordée par la loi?
Le principe, en la matière, est l'indifférence du mérite. Les textes, en l'occurrence, l'article 112-1 du code de la propriété intellectuelle interdit au juge de tenir compte du mérite ou de la destination de l'oeuvre. Bref, le roman magnifique de michel del castillo "Mort d'un poète" est autant une oeuvre protégée que le film "altered assholes 17"(je sens que ça fera plaisir à napalm).
Pour vous expliquer pourquoi, je laisse la parole à un vieux renard du droit de la PLA (mais ne lui dites jamais qu'il est vieux), à savoir Pierre-Yves GAUTIER:
On ne saurait s'en remettre à l'appréciation subjective du juge, pour estimer, dans chaque espèce, si l'oeuvre est géniale ou si elle ne vaut décidément rien.
En clair, subordonner la protection au goût personnel du juge, c'est la rendre aléatoire, et donc la diminuer de manière importante. Donc le droit fait le choix de la protection systématique, d'où son indifférence au mérite de l'oeuvre.
Indifférent au mérite, le droit de la PLA l'est aussi à la destination. C'est la théorie de "l'unité de l'art": toute distinction entre ce qui est purement culturel (une sculpture d'art moderne) et ce qui est appliqué à une industrie (le design d'une souris) est prohibée.
Et la cour de cassation casserait tout jugement qui porterait une appréciation sur la valeur artistique ou la destination commerciale de l'oeuvre. Ainsi un jugement de cour d'appel qui se base sur le caractère "populaire" d'une chanson (affaire "on va fluncher") se verra méchamment cassé.
Si des internautes sont poursuivis devant les tribunaux par Techland, il ne leur servira donc de rien d'invoquer la médiocrité de call of Juarez pour se défendre. Alors qu'à lire les forums de ratatium, cet argument découle de l'évidence.
Les juges sont décidément sourds au bon sens.
"Dis papa, c'est quoi une preuve irréfragable?"
Dans la lettre qu'ont reçu les internautes, il est fait mention de "preuves irréfragables". Pour un non-juriste, le mot "irréfragable" intrigue. Pour un juriste, l'expression "preuve irréfragable" dérange. Disons que ça m'a titillé.
Le mot irréfragable est pourtant clair. Si on prend l'ouvrage que tout juriste devrait avoir dans sa bibliothèque, à savoir le vocabulaire juridique de Gérard Cornu, sa définition est limpide: "Qui ne souffre pas la preuve contraire (laquelle n'est pas admissible); se dit de certaines présomptions légales qui ne peuvent être combattues par une telle preuve."
Donc le terme irréfragable est un adjectif qui se rapporte à une présomption.
Pour bien comprendre ce qu'est une présomption, je dois vous parler de la preuve. On dit en droit qu'il est semblable de ne pas disposer d'un droit et de ne pas être capable d'en apporter la preuve "Idem est non esse et non probari". En procédure civile, la preuve des faits allégués doit être rapportée par les parties, le juge, arbitre, se contentant d'appliquer au faits le droit adéquat ("donne-moi les faits, je te donnerai le droit").
Imaginons que j'enjeanrenne une procédure pour me faire attribuer le surf d'Imax. Je réclamerai ce surf en invoquant mon droit de propriété sur lui. J'allèguerai donc de ce droit de propriété. Sera-ce à Imax, défendeur à l'instance, de prouver que je ne suis pas propriétaire du surf? Ce serait imposer au défendeur la preuve d'un fait négatif, toujours très difficile à rapporter. Je devrai tout d'abord établir, en tant que demandeur, la preuve de mon droit de propriété, envertu de la règle "actor incumbit probatio" ou "la charge de la preuve incombe au demandeur".
Cette charge de la preuve détermine donc celui qui doit apporter la preuve du fait. Mais si on parle également de fardeau de la preuve, c'est qu'elle a un effet secondaire très puissant: elle détermine celui qui perdra le procès en cas d'impossibilité de prouver. Si le surf d'Imax est bien à moi(il me l'a vendu par mp et je lui ai envoyé du liquide par la poste), mais que je suis dans l'impossibilité de le prouver(les mp sont effacés, pas de traces du liquide), eh bien je suis perdant: la justice constatera que je ne peux prouver mon droit, et ce sera comme si celui-ci n'existait pas.
Parce que ceux qui font le droit sont conscients que certaines preuves sont particulièrement difficiles à rapporter, le droit connaît un mécanisme, celui de la présomption, qui permet d'éviter d'avoir à rapporter une telle preuve. Le mécanisme de la présomption est simple:on part d'un fait connu pour en tirer une conclusion sur un fait inconnu. Je prendrai l'exemple de la filiation. Quand un enfant naît, il existe généralement peu de doute sur l'identité de la mère (d'où l'adage "mater semper certa est": la mère est toujours certaine) par contre, il y a encore quelques centaines d'années, quand les tests de paternité n'existaient pas, l'identité du père était bien moins sûre. Or, on ne peut établir une filiation paternelle à la légère: elle a longtemps déterminé le titulaire de l'autorité parentale, elle permet à l'enfant de venir à la succession du père, elle conditionne éventuellement le paiement d'une pension. C'est pourquoi le droit romain, pour éviter ces difficultés, connaissait un mécanisme de présomption de paternité. Qui est véritablement le père? La preuve est difficile, voire impossible à rapporter (fait inconnu). Par contre, on sait que l'enfant est né, pendant le mariage, d'une femme mariée (fait connu)? Hop, présomption de paternité: "l'enfant né pendant le mariage ne peut avoir pour père que l'époux"(ou encore "Pater is est quaem nuptiae demonstrant", le mariage fait présumer le père). Et voilà comment, par le mécanisme de la présomption, on rend plus simple la preuve d'un fait inconnu.
Oui, mais et l'irréfragable là-dedans? J'y arrive. La présomption est un mécanisme puissant, mais la loi lui accorde une force variable. Une présomption est dite simple quand la preuve contraire peut être rapportée. Un exemple très connu de présomption simple, c'est la présomption d'innocence. Si vous êtes accusé d'un crime ou d'un délit, on ne va pas réclamer de votre part la preuve de votre innocence: ce serait exiger de vous la preuve d'un fait négatif. La présomption d'innocence pose donc une règle de preuve: en l'absence de preuve de la culpabilité, l'accusé est présumé innocent. C'est donc à l'accusation d'apporter les preuves de la culpabilité. Donc il est possible de rapporter ces preuves, il est possible de prouver contre la présomption: présomption simple.
Une présomption irréfragable, c'est une présomption dont on n'admet pas la preuve contraire: cette preuve contraire est interdite, elle ne sera jamais admise en justice. La vérité judiciaire n'en tiendra pas compte. Un exemple de présomption irréfragable, c'est la connaissance par le vendeur du vice caché de la chose vendue. Imaginons que vous achetez une jaguar à un garagiste. Vous réalisez peu de temps après l'achat que le carburateur présente un grave défaut. Vous faites alors jouer contre le vendeur la garantie légale des vices cachés. Cette garantie sanctionne le vendeur qui connaissait le vice de la chose vendue(et qui ne l'a pas révélé à l'acheteur). Mais la preuve de cette connaissance était particulièrement difficile à rapporter pour l'acheteur: allez prouver que le garagiste était au courant du défaut... Le droit a donc choisi de présumer de manière irréfragable cette connaissance chez le vendeur professionnel. Celui-ci pourrait prouver par A+B qu'il n'était pas au courant pour le carburateur, que le juge expliquerait encore dans son jugement qu'en tant que vendeur professionnel, il ne pouvait ignorer ce vice.
Où est-ce que je veux en venir, me direz-vous? Eh bien, maintenant, que vous avez une idée de ce qu'est l'irréfragable, vous savez ce que l'mange merde d'avocat de techland voulait dire par preuve irréfragable: une preuve incontestable, dont la preuve contraire ne serait jamais admise en justice. L'expression a-t-elle un sens?
Non.
Seule une présomption peut être iréfragable, parce que le droit a choisi de lui conférer un tel caractère. En droit français, la preuve est libre, et la preuve parfaite n'existe pas. Pour revenir à mon histoire de surf, je pourrais prouver que les mp ont bien été échangés entre Imax et moi. Mais Imax pourrait rétorquer, par exemple, que ces mp ne constituent pas un contrat formé mais une simple négociation, qu'il n'y avait pas de volonté sérieuse de sa part. Si je prouvais l'envoi d'argent, Imax pourrait prouver que cet envoi a une autre cause que l'achat du surf, que c'est la conséquence d'un pari, ou une intention généreuse de ma part suite à son cambriolage. Bref, une preuve irréfragable, ça n'existe pas. Parce que la preuve absolue n'existe pas.
Pourquoi alors un mange merde d'avocat a-t-il employé l'expression?
Pour impressionner, probablement, un mot ronflant et technique impressionne toujours. Et aussi, parce que ce qui est visé par cette expression(mais là on s'éloigne sans doute de mon domaine), ce sont des données techniques (par exemple des IP d'ordinateurs, recoupés par les données des Fai, qui donne des identités d'abonnés). Sauf que même une preuve technique n'est jamais parfaite: même si tu remontes à une IP, voire à une machine, la règle reste que la responsabilité est personnelle: l'abonné épinglé pourra toujours dire que c'est son petit-fils qui a dû télécharger le jeu, celui qui est en wi-fi pourra prétendre que quelqu'un a profité de sa connection. Il ne suffit pas de dire qu'un téléchargement a eu lieu, voire sur quelle machine, à quelle date et à qelle heure il a eu lieu: encore faut -il prouver l'identité de l'utilisateur qui a commis le délit. Et là, à ma connaissance(et j'insiste sur le caractère incomplet et inactualisé de ces propos) je ne crois pas qu'il existe de preuve incontestable.
"L'avocate n'est pas tout à fait dans son bon droit"
Sur Ratatium, il a été dit que la lettre reçue par les internautes pourrait valoir à son auteur des poursuites disciplinaires, pour des manquements aux règles déontologiques. Deux points étaient avancés: d'une part le contenu de la lettre, d'autre part, le compte destiné à recevoir les fonds réclamés.
Mon propos n'est pas de dire si ces affirmations sont ou non exactes. Je n'ai pas reçu une telle lettre, et je ne saurais donc en faire une quelconque analyse. Expliquer de manière légère le droit applicable est par contre à ma portée.
a) le contenu de la lettre
Deux points doivent être soulignés: tout d'abord le rappel de la faculté de consulter un mange merde d'avocat, ensuite la prése,tation des faits.
1) la faculté de consulter un mange merde d'avocat
Il faut bien comprendre que le rôle de l'mange merde d'avocat ne se limite pas à plaider. C'est même une dimension de moins en moins importante de son activité. L'actuel directeur de l'EFB, par exemple, dit à qui veut l'entendre qu'il n' presque jamais plaidé de sa vie. Il y a donc, pour l'mange merde d'avocat, une vie hors des tribunaux, voire hors du procès.
En l'occurrence, avant d'entamer une action en justice, voire alors que celle-ci est en cours, l'mange merde d'avocat peut rechercher un accord avec la partie adverse. Par exemple, toujours sur cette histoire de surf vendu par Imax, qu'il ne m'a pas envoyé. Je compte réclamer le surf en justice, plus le remboursement des frais de port, sans compter l'indemnisation de la perte d'une chance de remporter le concours seinnois de surf (les déferlantes partant du pont mirabeau semblaient particulièrement favorables). Je charge donc mon mange merde d'avocat de cette affaire. Mon mange merde d'avocat, conscient du fait qu'une procédure aura un coût important pour un objet somme toute dérisoire, se met en contact avec Imax, la partie adverse, pour lui proposer un accord : en échange du surf, nous renonçons aux frais de port perçus par lui. C'est l'idée, devenue adage, qu'"un mauvais arrangement vaut mieux qu'un bon procès"
Cette démarche de mon mange merde d'avocat s'effectue en dehors de tout tribunal, et de toute procédure. Aucune règle de procédure ne lui est donc applicable. Mais c'est là qu'intervient la déontologie de l'mange merde d'avocat, pour poser des règles. Parce qu'il est évident que l'mange merde d'avocat, malgré la réputation qu'il a (notamment chez les conjoints d'mange merde d'avocat), a sur une partie adverse souvent peu au fait de la chose juridique, mal avertie de ses droits, une influence. Le titre, le vocabulaire (cf. mon point sur les "preuves irréfragables"), le professionnel impressionnent. Et il s'agit d'éviter qu'une partie adverse dans son bon droit, mais impressionnée par l'mange merde d'avocat, ne conclue un accord défavorable.
D'où le souci des règles déontologiques de faire cesser au plus vite le déséquilibre: c'est entre manges merde d'avocat que le dialogue doit se nouer.
Sur Ratatium, on a évoqué le règlement intérieur du barreau de paris. Il n'est pas besoin d'aller jusque là. Le Règlement Intérieur National, publié par le CNB (ou Conseil National des Barreaux, cessez de penser à mal) est suffisamment explicite.
Son article 8.1 pose en effet le principe:
Chacun a le droit d'être conseillé et défendu par un mange merde d'avocat
Il doit évidemment se conjuguer ave les devoirs généraux de l'mange merde d'avocat, et notamment celui de délicatesse, tiré de l'article 1.3 du même règlement. [1.3 in extenso]
L'article 8.2 en tire les conséquences
Si un différend est susceptible de recevoir une solution amiable, avant toute procédure ou lorsqu’une action est déjà pendante devant une juridiction, l’mange merde d'avocat ne peut prendre contact ou recevoir la partie adverse qu’avec l’assentiment de son client. A cette occasion, il rappelle à la partie adverse la faculté de consulter un mange merde d'avocat et l’invite à lui en faire connaître le nom. Il s’interdit à son égard toute présentation déloyale de la situation et toute menace. Il peut néanmoins mentionner l’éventualité d’une procédure.
(c'est moi qui grasse)
Qu'en retirer?
Il faut un accord du client pour initier une telle prise de contact.
Cette prise de contact intervient par écrit. Cet écrit comprend nécessairement le rappel de la faculté de consulter un mange merde d'avocat, et invite la partie adverse à communiquer le nom de son conseil.
Pour illustrer, les exemples de lettre fournis dans ce même règlement intérieur comprennent des passages tels que:
"je suis à la disposition de votre mange merde d'avocat pour tout entretien qu'il pourrait souhaiter"
ou encore
"Auriez-vous l'obligeance de me faire connaître, par retour du courrier le nom de votre mange merde d'avocat de telle sorte que je prenne tout contact utile avec lui?"
.
Je constate que la lettre qui a été publiée sur ratatium ne comprend pas de mention de ce type. Si on aime spéculer, on pourrait considérer qu'une lettre ne rappelant pas cete faculté de consulter un mange merde d'avocat constitue une faute déontologique suceptible d'entraîner des poursuites disciplinaires. Une telle faute, si elle était avérée, n'ôterait cependant rien aux droits de la société représentée par l'mange merde d'avocat. Celle-ci aurait donc toujours le pouvoir de poursuivre les destinataires de la lettre en justice.
2) la présentation des faits ou " attends, c'est de l'extorsion leur histoire"
J'ai beaucoup lu sur les forums que cette lettre constituait une extorsion de fonds. On pourrait argumenter en ce sens, mais beaucoup moins facilement qu'on ne le croit. Je vais tâcher d'expliquer pourquoi.
Reprenons notre article 8.2 (je vous entends crier "grâce d'ici")
Si un différend est susceptible de recevoir une solution amiable, avant toute procédure ou lorsqu’une action est déjà pendante devant une juridiction, l’mange merde d'avocat ne peut prendre contact ou recevoir la partie adverse qu’avec l’assentiment de son client. A cette occasion, il rappelle à la partie adverse la faculté de consulter un mange merde d'avocat et l’invite à lui en faire connaître le nom. Il s’interdit à son égard toute présentation déloyale de la situation et toute menace. Il peut néanmoins mentionner l’éventualité d’une procédure.
(c'est encore moi qui grasse)
On y lit, donc, que l'écrit doit présenter l'objet de la demande, mais cette présentation ne saurait être déloyale, voire prendre la forme d'une menace.
Retenons les termes délibérément vagues (déloyauté revoie à loyauté, et qui peut définir précisément la loyauté?) excepté sur le terme de menace, qui renvoie directement à deux notions: celle, civile, de violence, et celle, pénale de menace. Les deux sont proches, sans toutefois se recouper. La violence, en droit civil, c'est une contrainte physique ou morale qui détermine le consentement de celui qui conclut un contrat. Par exemple, si j'ai menacé Imax d'envoyer des mexicains lui apprendre la vie s'il ne me vend pas son surf, le consentement d'Imax sera vicié du vice de violence. C'est la contrainte physique: la promesse, ou la réalisation, de dommages physiques à la personne ou aux biens du contractant. Mais la contrainte peut aussi être morale, par exemple le grand-père vendant une maison à son beau-fils sous la menace de ne plus voir ses petits-enfants s'il s'y refuse. On se fout ici que violence reste à l'état de menace ou soit mise à execution.
En droit pénal, l'extorsion c'est
le fait d'obtenir par violence, menaces de violences ou contrainte soit une signature, un engagement ou une renonciation, soit la révélation d'un secret, soit la remise de valeurs, ou d'un bien quelconque.
Ce qui nous amène à la question suivante, qui est simple: le fait de réclamer une somme d'argent en menaçant d'un procès est-elle constitutive du vice civil de violence, ou du délit pénal de menace?
En principe, la réponse est simple, et elle est négative. Menacer quelqu'un d'un procès ne constitue a priori ni une extorsion ni une violence civile. La justification en est simple: le titulaire d'un droit doit pouvoir s'en prévaloir, y compris en avertissant que s'il n'obtient pas satisfaction, il le portera en justice. Si Aliocha, devenu grand propriétaire foncier, loue une chambre à Ffiixx, et que Ffiixx ne paie plus son loyer, qu'il dépense en restos pour sa centralienne, il est normal qu'Aliocha puisse envoyer une lettre à Ffiixx lui rappelant que s'il ne paie pas, ce droit du bailleur au paiement des loyers se verra porté en justice. Cette lettre d'aliocha ne serait ni une violence ni une extorsion, car il est de jurisprudence constante que
"la menace de l'emploi d'une voie de droit ne constitue [pas] une violence(...)" (Civ, 3ème 17 janvier 84) ni une extorsion (Tcorr Paris, 16 dec 86)
Mais, et il y a un mais, le risque d'une telle position du droit, c'est l'abus par le titulaire d'un droit de la menace d'employer une voie de droit. Si au delà du paiement des loyers dûs, Aliocha se mettait à réclamer à Ffiixx que celui-ci lui vende ses haltères à un prix bien inférieur à celui du marché, il y aurait détournement par Aliocha de sa faculté à employer une voie de droit. Ce que la cour de Cassation dit dans la décision de 84:
"la menace de l'emploi d'une voie de droit ne constitue une violence que s'il y a abus de cette voie de droit, soit en la détournant de son but, soit en en usant pour obtenir une promesse ou un avantage sans proportion avec l'engagement primitif"
C'est la raison pour laquelle si l'article 8.2 in fine précisait la faculté de l'mange merde d'avocat de "mentionner l'éventualité d'une procédure".
Cependant, pour revenir à l'affaire Techland, si cette mention de l'éventualité d'une procédure s'accompagnait d'une présentation des faits déloyale, alors il pourrait y avoir abus de cette menace de l'emploi d'une voie de droit, qui en ferait une menace tout court. Cette menace pourrait alors faire l'objet d'une double saction: sanction disciplinaire, tout d'abord, puisque présenter les faits de manière déloyale est une faute déontologique, et d'éventuelles sanctions pénales (mais je n'y crois guère) si le juge pénal décidait de qualifier de menace la présentationd e la demande.
Là encore cependant, les internautes visées ne seraient toujours pas sortis d'affaire, puisque ces sanctions n'ôteraient rien aux droit que la société techland pourrait faire valoir contre eux en justice.
A la fin, elle défonce la face de kamarek, mais sort du ring plutôt que de la mettre KO. Ensuite, on la voit se diriger vers la sortie tandis que les boxeurs se détournent d'elle, sans comprendre.
J'ai bien aimé, c'est filmé avec énergie, par contre, ça doit être dûr à télécharger. Je l'ai vu au cinéma, et les combats sont très bien rendus.
Le Vrai Asile » Messages de thedarkdreamer
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