Wild_Monkey a écrit:le consentement (historiens parisiens) vs la contrainte (historiens du sud)
Haha, c'est tellement ça.
Cela dit, l'histoire militaire c'est particulier : chez nous ils ont maintenant un master rien que pour eux et une partie du labo ou plus personne ne mettra jamais les pieds.
Mais on touche un problème un peu différent ici : le regroupement par affinité, ça existe partout.
J'ai envie de travailler sur l'histoire de la pensée libérale en France vers les année 2000, je ne vais pas chercher mon directeur dans les départements d'histoire religieuse à l'époque moderne.
Je vois mal pourquoi et comment la recherche universitaire peut y échapper. Et pourquoi elle le voudrait ? Dans l'ensemble, le système de sélection par les pairs est une des rares choses qui fonctionne (bien) à l'université.
Les Braudel, le Goff, Pastoureaux, Duby, Ladurie, Chaunu, Roche, Goubert, Cornette, ils sont pas passés devant un jury de maçons et d'hommes aux foyers. Bizarrement, pour discuter de la validité d'une thèse, on a besoin d'un spécialiste du sujet. Impensable. La prochaine fois, pour contrôler le boulot de mon plombier, j'appellerai un juriste pour être certain qu'il n'y aura pas de réflexe corporatiste.
La vision romantique de Reblochon est sympa pour faire le mariole sur internet.
Elle oublie de mentionner les conflits, latents ou ouverts, qui existent entre les chercheurs, les écoles, les courants historiographiques et les méthodologies : écoles des annales/nouvelle histoire, consentement/contrainte, etc.
Ces conflits, qui dégénèrent souvent en véritable guerre, montrent que cet espèce de vision complotiste d'un consensus historique (fantasmé) vu comme une chape de plombs sur les nouveaux chercheurs est ridicule.
Oui, dans certains cas, l'entregent, la facilité et le léchage de couille peuvent t'amener loin.
C'est une révélation ? On pourrait faire le constat pour n'importe quel milieu professionnel.