L'asile, le site qui sent la bouse (Page 67 sur 271)

Bon.
Je pense qu'il y a plusieurs méconnaissances ici :

- D'abord de ce que veut dire être certifié AB. Il s'agit d'un cadre juridique formel qui permet de certifier un mode de production sur un certain nombre de points précis, notamment l'utilisation de produits de synthèse à des fins phytosanitaires (pesticide, fongicide, etc) ou simplement pour l'amendement (fertilisation chimique).

Le label ne certifie pas jamais un "sol" et sa composition, il ne certifie pas non plus le voisinage : quand, comme dans mon cas, les cultures ont pour voisins de la viticulture conventionnelle, tu peux quand même (et encore heureux !) être certifié.

Ça ne veut pas dire que tu ne risques rien si jamais le contrôle annuel tombe le jour du traitement chimique de la vigne d'à coté et qu'il fait un peu de vent. Mais même dans ce cas, le contrôleur prendra des échantillons sur les plantes, jamais dans le sol.

- Deuxième point important, des "traces" de produits toxiques dans le sols en France, il y en a absolument partout et SURTOUT dans les sols agricoles : aluminium, résidus de pesticides, métaux lourds (plomb), etc.

- Mais au delà de ça, ce qui pose un vrai problème et un véritable débat (non tranché, tout le monde ou presque se fout des mécanismes d'absorption des plantes), c'est le facteur d'accumulation (combien il existe de cet élément dans le sol) et le facteur de temps d'exposition (un arbre fruitier est mille fois plus exposé qu'une salade).

- En lien, on ne sait pas exactement comment fonctionne ces mécanismes mais une chose est plus ou moins sûre : ce n'est pas parce qu'un élément existe dans le sol qu'il est assimilé/assimilable par une plante. Il existe un phénomène de "disponibilité", qui est touché par un nombre incalculables de facteurs : ph du sol, composition des racines et des exsudats, climat, age de la plante, etc.

- Enfin, évidemment, la dégradation de cet élément dans le temps permet d'avoir une idée de la dangerosité d'une pratique. Je n'arrive pas à trouver d'autres informations que la demi-vie dans le sang de l'Ethylène glycol (13h a priori) et je me demande quel serait la réponse pour une cuve à l'air libre.

Tout ça pour dire quoi, en fait ?

Après avoir lu un peu sur le produit, je pense que tu prends (beaucoup) plus de risque à bouffer une golden achetée au supermarché que moi à manger mes futures carottes aux glycol.

Ça ne m’empêchera pas de récurer ses cuves aussi longtemps que ma patience le permet.

et du bicarbonate de soude

Pourquoi spécialement "blanc" ?

Ayé, j'ai mes cuves o/
Elles sont belles comme des camions.

Sinon, samedi soir en allant rentrer nos poules, on a eu une jolie surprise :

Je pense que notre bon voisin viticulteur est venu avec son gros gyrobroyeur niquer ma cloture naturelle (notre partie du terrain se trouve à droite du chemin) pour pouvoir avoir la place de tourner avec sa machine à vendanger la mort. Moi qui pensait pouvoir garder les 2 mètres de ronces pour ne pas avoir à clôturer cette partie, je l'ai dans le cul.

Le plus drôle, c'est que le proprio n'était pas au courant et que le chemin à gauche fait aussi partie de sa parcelle, le viticulteur n'ayant qu'un droit de passage.

Bon, la bonne nouvelle c'est que maintenant je sais que j'ai un voisin avec le type d'outil pour me débroussailler tout le terrain. Faut juste que je reste suffisamment calme pour pas le traiter direct de gros fdp.

Petit passage en mairie pour discuter des modalités de commercialisation : aucun problème pour qu'on vende notre production directement chez nous. Notre rdc n'est pas une pièce à vivre et donne directement sur l'avenue principale du village.

C'est vraiment une super nouvelle pour moi : ça veut dire que je ne vais pas devoir me faire chier à négocier une place sur le marché, faire avec la concurrence des revendeurs (si si, vous savez, ces gens qui se déclarent "producteur" et qui ont des mangues et ananas sur l'étal).

Ca limitera les déplacements des récoltes, l'utilisation de la bagnole, je vais gagner un temps fou et je pourrais "attendre" les ventes à l'intérieur, avec un café et un bouquin.

Bon par contre je n'arrive pas à faire descendre les devis de certification bio en dessous de 400e à l'année. C'est du putain de vol. J'ai aussi fini de lister mon besoin en semences et ça me fait un joli panier à 350e.

Nique. Sa. MERE.

J'ai ca dans l'exploitation de mon village. Des casiers réfrigéré ouvert de 6h a 22h avec divers type de paniers et ca tourne a fond. Ils ont plus besoin d'aller se faire chier sur les marchés. Faut juste se saigner lors de l'installation.

Ouais.. J'ai discuté avec des mecs qui ont fait le choix d'acheter ces trucs, j'en ai pas vu beaucoup très content du résultat.

Mais c'est très dépendant du coin ou tu es installé.

Mon oncle en a plusieurs aussi, lui c'est de la paraffine qui aurait traîné dedans.
Là elle est vide, ici en Normandie c'est pour stocker du cidre et le distiller, pour en faire du calva, pour ensuite faire du pommeau.

notez à droite sur l'étagère, des fusées imprimées en 3D, qui décollent avec un moyen pyrotechnique.
Mais ce ne doit pas être très légal.

Ici c'est pour les fruits de mer, si la nuit t'as une envie d’huîtres, de moules ou si tu es plutôt bulots, c'est possible

Le principal frein à l'entreprise en France c'est pas les taxes, c'est la paperasse.

La DDTM m'a répondu :

- J'ai un dossier de 8 pages à remplir (c'est très sérieux) pour savoir si je suis oui ou non soumis à une autorisation d'exploiter.
- Tant que j'ai pas cette info, je ne peux pas créer l'entreprise au CFE.
- Tant que je n'ai pas de Siret, je ne peux pas notifier mon activité à l'agence bio.
- Tant que je n'ai pas notifié à l'agence bio mon activité, je ne peux pas faire passer le certificateur pour avoir l'AB.

Et tant que le certificateur n'est pas passé pour  faire le constat de friche, je ne peux pas toucher au terrain.

C'est fantastique.