Je le termine à l'instant sans l'avoir vraiment lâché une seule fois.
C'était fameux, à quelques petits écueils prêts que je donne tout de suite :
- L'avalanche de noms, de personnages et de titres officiels ou diplomatiques. C'est simple, Game of Throne à côté, c'est de la branlette.
- Un problème mineur SI les notes de bas de pages n'étaient pas mises en fin de volumes. Comme d'hab avec cette disposition, c'est imbuvable de devoir se taper trois ou quatre aller-retours par pages et je finis par ne plus le faire du tout. Je HAIS ce système merdique censé "faciliter" la lecture.
- Quelques répétitions et une seconde partie d'ouvrage (à partir de l'exil de Bonaparte, en gros) moins lumineuse que la première. mais c'est peut-être moi qui apprécie moins les tumultes de la Restauration.
- L'auteur n'aime pas beaucoup Chateaubriand (qui lui-même détestait Talleyrand) et ça se voit parfois un peu trop.
Sinon, le niveau de langue est excellent et la lecture très agréable. Le travail de Waresquiel sur un des personnages les plus mal perçus de notre histoire est assez fantastique (les sources sont, euh, imposantes...).
Surtout, ce qui fait tout le sel du bouquin, c'est la personnalité complètement hors-norme de cet homme : génial et méprisable à la fois. Né noble (De Périgord) sous Louis XV et libéral toute sa vie, diplomate hors pair et politique peu scrupuleux (c'est l'homme au "treize serments", après tout), évêque défroqué (et marié !) du côté de la révolution, ministre de Napoléon et artisan de l'Empire, conseillers des roi sous la restauration.
A côté Machiavel ressemble à Douste blazy.
12 bites sur 10, avec les honneurs.