Options de recherche (Page 261 sur 437)

Oui d'ailleurs parlons DYSON, que pensez-vous du AIRWRAP ?? J'hésite à en faire l'acquisition

mr_zlu a écrit:

L’obésité morbide d’Alain P. n’était pas le seul obstacle. Bouger ce corps immobile depuis des mois était risqué, mais intervenir dans l’appartement nécessitait également de renforcer le plancher, qui menaçait de s’effondrer, et d’agrandir les ouvertures, dans un immeuble lui-même touché par un arrêté d’insalubrité. D’où les moyens considérables déployés lundi et mardi matin pour cette opération hors norme, engagée par les services de l’Etat, de concert avec ceux du département et de la ville.

https://www.lemonde.fr/societe/article/ … _3224.html

Wow.

Y'a l'article complet ?

A Perpignan, l’évacuation hors norme d’un homme de 300 kilos qui ne pouvait plus sortir de son appartement

Une quarantaine de personnes ont été nécessaires pour évacuer Alain P., 52 ans, souffrant d’obésité morbide et immobilisé chez lui depuis plusieurs mois.

Par Anne Devailly Publié hier à 18h19, mis à jour hier à 19h24

Temps de Lecture 3 min.

    Favoris

Partage

Article réservé aux abonnés
La grue et le container qui ont permis d’évacuer Alain P. de son domicile alors que celui-ci vivait immobilisé au sol depuis plusieurs mois et souffre d’obésité morbide, à Perpignan, mardi 1er décembre.
La grue et le container qui ont permis d’évacuer Alain P. de son domicile alors que celui-ci vivait immobilisé au sol depuis plusieurs mois et souffre d’obésité morbide, à Perpignan, mardi 1er décembre. RAYMOND ROIG / AFP

L’homme obèse de 52 ans, qui vivait assis au sol depuis plusieurs mois, ne pouvant plus bouger ni soulever ses 300 kilos, a été évacué, mardi 1er décembre, de son appartement de Perpignan et emmené au CHU de Montpellier.

Alain P. avait fait une mauvaise chute en 2019 et n’avait jamais pu se relever. Depuis, il vivait avec son frère dans cet appartement où il est né. Une seule occupation, la télévision, et un frère qui veillait sur lui tant bien que mal en lui apportant à manger ou en lui donnant de quoi se laver ou du moins se nettoyer comme il pouvait.
« C’est l’histoire de la misère sociale »

Une histoire de la pauvreté dans l’un des quartiers les plus défavorisés de Perpignan, le quartier Saint-Jacques, où se trouve depuis des siècles une forte population gitane sédentarisée, qui vit souvent dans des conditions précaires et dans des bâtiments délabrés. De nombreux immeubles ont déjà été détruits par mesure de précaution, à des emplacements que l’on repère maintenant grâce aux énormes poutres en fer qui remplacent les bâtiments disparus.
Lire aussi Perpignan, ville sous tension

C’est d’ailleurs dans ce contexte que la mairie a découvert la situation d’Alain P. En octobre 2019, des employés expertisent le bâtiment voisin, qui demandait d’urgents travaux de consolidation, et découvrent alors la situation de cet homme bloqué chez lui depuis déjà de longs mois. « Cette histoire, explique Jean Codognès, l’mange merde d'avocat de l’homme évacué, c’est l’histoire de la misère sociale. Alain et son frère perçoivent tous les deux l’allocation adulte handicapée : Alain depuis qu’il s’est gravement brûlé, bien avant sa chute, et son frère pour handicap mental. Auparavant, Alain avait vécu de “petits boulots”, mais de manière très modeste, et ils ont toujours continué à vivre dans la maison de leurs parents. »

Depuis, les différents services ont cherché les solutions pour porter secours au quinquagénaire, mais les deux frères ne facilitaient pas les choses, refusant toute intervention médicale : ils refusaient tout contact avec le personnel médical depuis que leurs parents et leur sœur étaient tous décédés quelques années auparavant suite à leur hospitalisation. « Il y avait autre chose derrière leur refus de partir, poursuit l’mange merde d'avocat. Les deux frères savent très bien que la politique de Perpignan dans ce quartier, c’est d’exproprier les habitants pour ensuite détruire les bâtiments. C’est vrai que son frère faisait obstacle mais pour cette raison avant tout ». Il aura fallu que la santé d’Alain se dégrade, que les médias s’emparent de l’affaire et que les différents services réussissent à convaincre les frères pour que l’évacuation soit finalement engagée.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi L’obésité, maladie de « pauvres »

L’obésité morbide d’Alain P. n’était pas le seul obstacle. Bouger ce corps immobile depuis des mois était risqué, mais intervenir dans l’appartement nécessitait également de renforcer le plancher, qui menaçait de s’effondrer, et d’agrandir les ouvertures, dans un immeuble lui-même touché par un arrêté d’insalubrité. D’où les moyens considérables déployés lundi et mardi matin pour cette opération hors norme, engagée par les services de l’Etat, de concert avec ceux du département et de la ville.
Une grue et un container

Les services municipaux sont d’abord intervenus la veille sur le bâtiment, pour garantir sa solidité, prévoir la façon dont serait accolé le container le lendemain. Pour davantage de sécurité, les services ont également enlevé du mobilier urbain. Il a également fallu trouver le moyen d’acheminer la grue nécessaire dans les rues étroites de ce quartier niché dans le centre historique de la ville catalane.

L’évacuation en elle-même s’est déroulée avec succès mardi matin, sous la responsabilité de l’agence régionale de santé et des services de l’Etat qui avaient mobilisé pour cela une quarantaine de personnes : intervenants médicaux, pompiers, entreprise de levage.

Le malade a reçu un traitement avant d’être bougé, pour éviter que des caillots de sang ne se forment dans ce corps resté immobile plusieurs mois. Ensuite, une grue a soulevé un container qui a été accolé au bâtiment, vers lequel il a été patiemment déplacé.

Alain P. va maintenant être pris en charge durant plusieurs semaines au CHU de Montpellier pour différents bilans de santé, avant d’être soigné dans une clinique spécialisée dans les pathologies liées à l’obésité au nord de Toulouse, la clinique du château de Vernhes à Bondigoux (Haute-Garonne). Son frère, lui, a été hospitalisé d’office. La maison familiale est désormais vidée de tout habitant.

Anne Devailly(Montpellier, correspondante)