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Honnêtement, non. Je suis pas la cible de ce genre de fond. Les destinataires de ce pognon sont vraiment les grosses exploitations qui peuvent/veulent toucher un petit truc de plus pour passer en bio (le plus souvent), faire de l'agroforesterie (c'est ridicule en terme de surface) ou simplement moderniser ou "re-concevoir" comme ils le disent leurs process de productions.

Bref, je suis un trop petit joueur pour débloquer ce genre de trucs. Le guide de méthodo pour mobiliser le fond fait quand même 20 pages et elles sont chargées.

Haha, bordel, l'ambulance qui se met à tirer sur l’hôpital de la charité.
Ne t''inquiètes pas, je sais comment tu finis par réagir quand on t'expliques un truc et que ça t'énerves. Au pire, tu continues à lire Michéa.

Pas du tout. Il y a une réglementation pour ça comme pour à peu près tous le reste quand ça touche à l'agricole/forêt/cours d'eau. Ça veut pas dire qu'elle est toujours suivie évidemment.

Je sais je sais, mes conditions de travail sont monstrueuses et je dois me révolter contre mon patr... et merde !

Ça parait logique oui si tu y penses de manière théorique, c'est à dire que nous pouvons nous installer ou nous voulons, sans restrictions. Cela revient à évacuer plusieurs problèmes :

- Non il n'existe pas des surfaces "partout en France" ou plutôt elles ne correspondent pas toutes à notre projet. Il y a des spécificités géographiques, techniques, agronomiques, sociales, démographiques, etc, a prendre en compte.

- Le budget. Il n'est pas illimité. En fait c'est même le contraire, il est réduit. Et notre capacité à lever des fonds (par un prêt par exemple) est inversement proportionnelle à notre envie/courage en tant que particuliers. L'appui d'une structure accompagnante dans l'affaire pourrait beaucoup jouer.

- L'accompagnement. Être accompagné et suivi par une structure déjà implantée dans le territoire et pouvant apporter son expertise, c'est une véritable chance. Se lancer sans cet accompagnement "partout en France" est mille fois plus risqué (et ce risque n'a rien à voir avec ma capacité à faire mon travail correctement).

Mais je suis d'accord avec toi sur la fin, impossible pour nous de nous installer dans un coin qui ne nous fera pas rêver, même en prenant en compte ce que j'ai dis plus haut.

Maintenant que tout ça a été dit, je vous offre le plus drôle de ces derniers jours : selon les chiffres et les études que j'ai pu rassembler dans le peu de temps qu'on a eu pour faire ces prévisionnels théoriques, on ferait quasiment le double de pognon avec une activité de chambre d’hôte avec des prestations un peu "haute" de type cabane/yourte qu'avec les ateliers de production (élevage et maraîchage inclus).

Ça nous laisse à la fois rêveur et avec un mauvais gout dans la bouche.

https://agriculture.gouv.fr/les-paiemen … yqSWHrjSvA

J'étais même pas au courant.
Du coup je suis allé voir le pdf à destination des acteurs privés (70 pages...) et il s'agit d'une nouvelle usine à gaz improbable dont seul les gros acteurs économiques profiteront vraiment. D'ailleurs, il suffit d'aller voir leurs "exemples" pratiques pour voir apparaître des structures à taille humaine comme Mondelez, Nestlé ou encore Pierre Fabre.

En gros, au lieu d'expliquer aux agriculteurs comment travailler sans tout saloper et leur donner les moyens techniques et intellectuels pour changer leurs pratiques, on va leurs filer une subvention privée pour qu'ils bossent en suivant des directives d'une autorité extérieure. Bien bien bien.

Ben, la seconde partie du message est au moins aussi salé.

CHAUD

J'ai tiqué aussi mais bon, c'est assez peu formel comme milieu l'associatif agricole.

J'ai pas réussi à faire réagir Stupid alors je sors l'artillerie lourde : un poulailler de 500m2 en dur (dans la base), c'est 70.000 boules mini.

Ça va être compliqué à expliquer au banquier

D'une manière générale, j'apprécie beaucoup votre soutien indéfectible. C'est évident que je ne vais a peu près rien suivre de ce que vous me proposez, parce que c'est quand même sacrément con dans la globalité.

Thermos a raison sur un point, cela dit : il s'agit plus d'un exercice pour juger de notre niveau sur ces questions qu'autre chose. Il n’empêche qu'il me faut boucler le truc avant jeudi prochain et le faire suffisamment sérieusement pour pas les faire rire.

Parce que je sais pas comment ça se passe dans d'autres secteurs mais ici le fichier excel va être éplucher et si les chiffres sont pas bon ou ne correspondent à rien de la réalité, je vais avoir l'air con. Et j'ai pas besoin de ça pour l'être. Parce qu'il s'agit pas simplement de nous filer du pognon. On parle d'un suivi général (financier, technique, social) par la structure, sur 3 ans. Avec une offre de formation financée. Donc oui, ils vont pas prendre n'importe quel dossier torché avec le cul et des chiffres fantaisistes.

Reblochon : T'as vraiment perdu ton mojo.

Pour continuer à vous régaler et que Stupid se coupe les veines devant l'inanité de ce monde, je vous propose le revenu disponible moyen par poule pondeuse : 4e par poule à l'année.

En gros, si je veux un "smic", c'est 3000 (max en bio par poulailler) poules pondeuses par UTH (par agriculteur) mini et tu serres les fesses très fort pour qu'il ne t'arrive rien qui mette ton plan en péril. Ça fait un poulailler de 500m2 mini et une surface de parcours de 1.2 hectare.

Ok, présélection passé avec succès, ils sont intéressés par notre profil o/

C'est maintenant que les emmerdes commencent :

Bordel de merde. C'est vague, il n'y a pas d'indications sur la quantité de détail à apporter a ces prévisionnels fictifs : description libre, fichier excel pointu et détaillé ?

J'avais pas prévu en postulant à l'arrache comme ça que je devrai faire ce genre d'exercices en plein milieu du mois de juillet

ALLEZ C'EST PARTI

Hein ? De quoi tu parles, Reblochon ?
Je relève juste que tu parles d'un truc que tu n'as pas l'air de connaitre, y a rien de "sensible" là dedans c'est ton comportement normal sur l'asile.

Ben première réaction un peu comme la tienne "wtf?". En fait on a discuté un peu avec la directrice du coup et ça part d'un engagement "écolo" général du dirigeant (le père donc, puisque c'est une boite familiale) : comment faire pour utiliser moins de plastoc dans nos produits etc. Je sais pas comment ils ont fini dans l'agro-écologie.

Oui.
J'aurai un engagement de 3 ans avec le comité technique qui est composé de gens de chez eux et d'une assos d'agroforesterie qui s'occupe de la partie "technique" et du suivi : ça implique des retours d'informations comptables et d'un certain nombres d'indicateurs de performances. Faut aussi s'engager à suivre le projet de formation qui va être proposé par l'assos, c'est à dire un BPREA élevage pour ma compagne et une formation agroforesterie pour tout les deux.

Faut s'engager à rester exploitant agricole pendant au moins 3 ans et signaler sur l'exploitation qu'on a bénéficié du soutien de la fondation Bureau Vallée avec un panneau.

Pour 16.000e et un accompagnement technique/formation/suivi, je leur met un panneau tous les 3 mètres s'ils veulent.