Moi qui ai tenu dans mes bras les plus belles femmes du monde je me devais de constater par moi-même sur la bonne tenue des bordels berlinois; La figure rubiconde et le corps athlétique, vêtu de mon plus beau gilet de flanelle je me présentais donc au très select Van Kampen.
Entrée discrète entre un garage VW et un minimarket dans un immeuble quelconque métro Heidelberger Platz, vous sonnez un coup à l’interphone puis deux autres, la porte s’ouvre (pas besoin d’expliquer « bonjour, c’est pour tirer un coup » elle s’en doute bien) une dame sans dire un mot vous précède et vous conduit vers un couloir où sont situées des alcôves cachées par des rideaux, celle où je m’installe est décorée de bronzes baroques et d'anges dorés, ici un bon fauteuil dont les accoudoirs sont des poulets cocos portant des flambeaux; après deux minutes d’attente les jeunes filles viennent se présenter à tour de rôle en ouvrant le rideau, certaines portent le symbole visible du péché, le signe toujours présent de la ruine où les hommes conduisent leur âme, et pourtant les roses n’en sont pas moins belles , une fois le ballet terminé il vous suffit d’annoncer l’élue de votre bite cœur à l’ex pute la dame de l’accueil et le tour est ouéj.
Avec Delia ce fut le coup de foutre foudre immédiat 



ses appas bien en évidence très ouvertement puisqu’elle était dans toute la fleur de sa féminité : en culotte/soutif noirs très ostensiblement décolletée pour l’occasion (elle bossait !) afin d’offrir une vision généreuse de sa poitrine avec plus qu’un aperçu des seins, ses lèvres charnues entrouvertes et une dentition assez perfect ; à en croire la rumeur qui courait dans l’établissement (bien que le fait ne soit pas clairement établi) elle descendait de la maison impériale ottoman himself dans la résidence desquels, vraiment indiscutablement une belle demeure dans son genre dominant les rives du Bosphore et méritant le coup d’œil, sa mère ou tante ou une quelconque parente, femme of course, à ce que l’on racontait, d’une extrême beauté, avait joui du privilège insigne d’être affectée au Van Kampen, ouais, ouais !
Retranchés dans notre nid d’amour, nous nous touchions du bout des doigts sans oser nous regarder, d’abord ce fut strictement platonique jusqu’à ce que la nature s’en mêle et un attachement grandit entre nous…J’acceptais fort civilement le rafraichissement qu’elle me proposait et nous entamâmes une conversation délicieuse dont les thèmes fut vastes, en vrac : Istanbul, Allemagne nazie, amitié entre femmes, prostitution, régime alimentaire, église catholique romaine, célibat des prêtes, nation turque, éducation jésuite, influence néfaste de la veille du sabbat (noir), prothèses PIP etc…
Pour beaucoup d’entre vous, la femme appartient à un sexe ornemental, elles n’ont jamais rien d’intéressant à dire mais le disent avec le + grand charme, ainsi la femme représente le triomphe de la matière sur l’esprit mais Delia est l’exception qui confirme la règle car nous vivons une époque où le superflu est le seul nécessaire dont nous ayons besoin bien que toutefois je crois en l’Etre Suprême, le Créateur.
Tandis qu’aux murs des miroirs nous réfléchissent, lentement Delia me pompe l’appendice…