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3. Conclusions et analyses post arbitrage
...En revanche, la tribunal arbitral retient certains arguments tels que le besoin de recapitalisation de l’entreprise, la notoriété du nouveau dirigeant, Monsieur Robert Louis-Dreyfus, et sa crédibilité dans les milieux financiers, qui a été un atout pour la valorisation d’Adidas lors de son introduction en bourse.
Le parcours boursier postérieur à 1995 doit également être mis partiellement au crédit du nouveau dirigeant.
Selon l’ex-directeur financier recruté et mis en place par les banques, le redressement était assuré aux trois-quarts, un quart seulement était dû au nouveau management, comme la mise aux normes comptables internationales nécessaire à l’introduction en bourse et l’augmentation du budget marketing.
Le nouveau management a d’ailleurs disposé de moyens supplémentaires tant en raison de l’apport financier de la banque que de l’amélioration du résultat dû au succès de la restructuration menée par l’équipe Tapie.
Les liquidateurs l’ont manifestement admis puisqu’ils ont plafonné leurs demandes à 295 millions d’euros.
Or la différence entre le prix de vente officiel de 1996 (2,085 milliards de francs) et le prix de l’introduction en bourse (11 milliards de francs, montant réduit à 9,58 milliards de francs si l’on prend en considération l’observation pertinente du CDR sur le fait qu’il convient de ne retenir que 78% du prix de vente) est de plus de 6 milliards de francs, soit près d’un milliard d’euros.
Encore faut-il observer que seule une partie des titres (60% semble-t-il) a été placée en 1995, Monsieur Robert Louis-Dreyfus vendant le solde de ses actions à prix nettement supérieur au cours des années suivantes, sans qu’il soit précisé par la banque si la clause d’intéressement a de nouveau été appliquée à son profit.
En plafonnant ainsi la demande, les liquidateurs ont implicitement admis qu’il existait des aléas dans les possibilités de refinancement de GBT, de recapitalisation d’Adidas et de remontées de trésorerie à GBT et ont reconnu qu’une part du succès de l’opération boursière revenait aux nouveaux managers.
Les liquidateurs n’ont finalement retenu qu’un préjudice de l’ordre de 20% sur le manque à gagner tel qu’ils l’ont calculé sur la base d’une valeur 1995.
Le tribunal arbitral, après analyse des pièces et des arguments des parties et au vu des éléments d’appréciation déterminants dont il dispose, fixe le montant du préjudice subi par GBT à la somme de 240 millions d’euros.
Le tribunal arbitral rappelle, non pour valoir motif mais à titre de simple référence, que le montant des créances publiques déclarées et vérifiées s’élève à 190 millions d’euros.