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Re : Harvey Weinstein

En parlant d'ordures, j'ai regardé hier la vidéo de la Tronche en Biais sur le Bouseux et ses « excuses ». C'est du lourd.

Y avait un autre point qu'ils soulèvent, mais je ne sais pas si tout l'Asile est prêt. Il explique que venant de curés ou d'autres enculés de droite on s'y attend (ce qui ne veut pas dire qu'on l'accepte, c'est intolérable), mais venant d'un type se disant de gauche et faisant la morale aux autres sur le sujet, c'est juste insupportable, que venant de lui, ses gestes, son discours, ça ne passe pas du tout. Alors quand en plus l'autre gauchiasse (qui te demande de ne pas faire le jeu du FHaine) utilise comme arguments récurrents : « oui mais l'extrême-droite, oui mais les réacs, ... » l'équipe de la TEB est en PLS. Ça m'a fait sourire. (au début je voulais foutre le commentaire hors-contexte pour me moquer de ceux qui allaient me reprendre, mais j'ai eu un peu peur qu'on m'explique que je n'avais rien compris, vous n'êtes pas des expériences sociales)

« Je suis né d'un con, je mourrai comme un con » El Comandante Rebleauchón

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Re : Harvey Weinstein

Pfoualalah que c'est sordide, que l'on foute ces porcs en taule et qu'on oublie de les en faire sortir.

1 403

Re : Harvey Weinstein

La touche du maitre avec le "attention au chiens" peint à la bombe moitié sur les volets moitié sur le crépis saumon, même avec sa propre baraque c'est un gros porc.

Envoyé depuis mon IPhone.

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Re : Harvey Weinstein

https://www.ozap.com/actu/affaires-ppda … rte/611706

Quand ça veut pas ...

Le véritable asile, un site de pères de familles qui mangent du fenouil.

1 405 Dernière modification par Monsieur Maurice (18-12-2021 05:55:21)

Re : Harvey Weinstein

No pussy blues.

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Re : Harvey Weinstein

Ghislaine Maxwell nie sa culpabilité et déclare qu'elle n'a donc pas besoin de témoigner.

« Je suis né d'un con, je mourrai comme un con » El Comandante Rebleauchón

Re : Harvey Weinstein

Voilà une femme à poigne comme je les aime.

No pussy blues.

1 408

Re : Harvey Weinstein

Kefka a écrit:
mr_zlu a écrit:

C'est seulement le premier volet d'une enquete en quatres épisodes

Cimer, quel bordel ce truc

Si y a moyen d'avoir la suite, j'en serais fort aise mon bel

Re : Harvey Weinstein

Dans le porno français, une mécanique des larmes et de la violence
Par Nicolas Chapuis , Lorraine de Foucher et Samuel Laurent

Publié le 16 décembre 2021 à 12h00 - Mis à jour le 17 décembre 2021 à 06h23

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Enquête« Plaintes contre X » (2/4). L’enquête judiciaire d’une ampleur inédite à laquelle « Le Monde » consacre une série d’articles lève le voile sur les méthodes de certains personnages de ce milieu pour contraindre leurs victimes à accepter des pratiques toujours plus dégradantes.

Au détour d’une boucle de la Seine, la petite ville normande des Andelys se dévoile. Du Moyen Age, cette commune de l’Eure a hérité son donjon, sa collégiale, ses remparts. Et de la période récente, le pavillon de Pascal Ollitrault, 60 ans, producteur star du milieu du porno, mis en examen et incarcéré pour des dizaines de viols de jeunes femmes. Sur la grille rouillée, « Pascal OP », son surnom dans le milieu, a tracé l’inscription : « ATTENTION CHIENS ». A l’intérieur, le salon est presque vide, réservé à ses trois molosses. Des couteaux ont été scotchés au mur. Au fond, le bureau avec, sur l’étagère, un godemiché noir. Des caisses servent à stocker les centaines de vidéos de French Bukkake, son site pornographique. Devant l’entrée stationne un camping-car noir. « Délabrement total », notent les gendarmes dans leur procès-verbal.

Lorsqu’ils perquisitionnent sa maison, ce 13 octobre 2020, cela fait déjà quelques mois que les enquêteurs de la section de recherche de Paris surveillent Pascal Ollitrault, et d’autres hommes, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour des chefs de « viols en réunion », « traite aggravée d’êtres humains », « proxénétisme aggravé », « blanchiment », « travail dissimulé » et « diffusion de l’enregistrement d’images relatives à la commission d’une atteinte volontaire à l’intégrité de la personne ».
Plaintes contre X

Le Monde consacre une enquête en quatre volets à l’affaire de violences sexuelles dans le milieu du porno français. Avec une soixantaine de victimes identifiées, huit producteurs et acteurs mis en examen pour des soupçons de viols en réunion, de traite d'êtres humains et de proxénétisme, ce dossier judiciaire, qui porte sur des vidéos vues par un très large public, fait trembler l’industrie du X.

Une plongée dans cet énorme dossier judiciaire aide à décrypter les rouages d’une mécanique au service des plus grands diffuseurs français de porno, décidés à satisfaire coûte que coûte les millions de consommateurs de ces vidéos n’ayant d’« amateur » que le nom et la qualité technique. Des mois durant, les gendarmes ont parcouru le pays pour interroger les victimes. Si chaque histoire est singulière, la cinquantaine de témoignages sur procès-verbal esquissent un récit polyphonique où se dessine un système qui consistait à violer à trois reprises le consentement des victimes : au moment du recrutement, durant les tournages et lors de la diffusion des vidéos.

La violence des traumatismes a éclaté leur mémoire. Ainsi, Imane – les prénoms des victimes ont été modifiés –, une Marseillaise de 22 ans, confie n’avoir gardé que des « flashs » de ses trois jours en enfer. A l’été 2015, elle venait de perdre son compagnon et n’avait « plus goût à la vie ». Le genre de failles exploitées par le « recruteur », Julien D., sous le pseudonyme féminin d’Axelle Vercoutre, pour mettre en confiance ses proies, en échangeant durant des semaines, parfois des mois, des messages sur les réseaux sociaux.
Le supplice dure des heures

Après un long travail de sape, Imane accepte de faire une seule vidéo pour « Pascal OP ». Les conditions : un partenaire unique, des rapports limités à la pénétration vaginale et à la fellation, le tout avec préservatif. On lui assure que la séquence sera réservée à un site canadien ultraconfidentiel. Aucun risque qu’elle sorte ailleurs. C’est faux : ces images seront diffusées dans le monde entier, sur tous les plus grands sites pornographiques, et vues par des centaines de milliers de personnes.

Les jeunes femmes, dont la situation financière est souvent précaire, sont appâtées par des promesses de rémunération allant jusqu’à 2 000 euros. « Pascal OP » omet de préciser qu’en réalité son tarif est fixé autour de 250 euros pour une seule scène. Mais pour l’instant, face à Imane, il affiche un visage avenant. Il lui fait tourner une vidéo où elle dit être consentante et n’avoir consommé ni alcool ni stupéfiants. La voici bientôt dans un appartement parisien face à un premier partenaire. Puis elle tourne d’autres scènes, avec deux hommes. Une sodomie, qu’elle refuse avant de céder. « Comparé à la suite, c’était propre », dira-t-elle aux enquêteurs.
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« Pascal OP » la conduit aux Andelys. « Là, il a commencé à me parler très mal. » Le producteur l’entraîne dans une chambre au prétexte de faire une vidéo, mais la caméra ne tourne pas : il lui extorque un rapport sexuel. Le lendemain matin, « Pascal OP » refuse de la payer. Elle doit faire la vaisselle. Les souvenirs d’Imane sont parcellaires : une scène tournée dans la voiture sur la route pour Paris, une autre à l’arrivée dans un appartement, « type location, où il n’y a pas grand-chose », sinon trois hommes, qu’on ne lui présente pas. « J’avais mal, je leur ai dit, mais ils s’en foutaient. Là, ils m’ont tout fait, plusieurs en même temps, double pénétration, sodomie, etc. » Percluse de douleur, elle tente de protester. « Je me suis un peu énervée, mais ils m’ont forcée, ils ont appuyé ma tête contre le sol et ils ont continué. »

D’autres flashs lui reviennent. Le producteur est en colère, la menace de mort, de la livrer à ses chiens. Puis, alors qu’elle pense enfin pouvoir rentrer à Marseille, il lui impose de tourner une dernière séquence, l’acmé de ses films, le bukkake, cette pratique consistant à faire éjaculer des dizaines d’hommes sur la même femme. « C’était un hangar, dans une vieille casse de voitures abandonnée. » A l’intérieur, une quarantaine d’individus cagoulés attendent. « Il me dit : “C’est des gars des quartiers, ils sont là pour te faire du mal, pour te faire du sale.”  » Imane est terrifiée. « C’est un cauchemar. Je dois me mettre à genoux, toucher tout le monde, me laisser faire. » Le supplice dure des heures. Le producteur veut la garder encore, un homme finit par l’exfiltrer du hangar. Elle ne sera jamais payée.
Le piétinement du consentement

« Je conteste tous les faits, elle a été payée, elle a signé tous les contrats, rétorque « Pascal OP » devant la juge d’instruction. Pour moi, sur la vidéo, si je me rappelle, elle avait le sourire, ça s’est bien passé. » Ce sera peu ou prou sa réponse face aux récits très similaires des 52 autres victimes. Réalisés dans des locations saisonnières, des squats, des hôtels, des forêts ou des camping-cars, les tournages sont ultra-low cost. Plusieurs femmes ont la même expression : le sentiment d’avoir été réduites à des « morceaux de viande ».
Le pavillon normand de Pascal Ollitrault, producteur de porno, aux Andelys (Eure), le 2 décembre 2021.
Le pavillon normand de Pascal Ollitrault, producteur de porno, aux Andelys (Eure), le 2 décembre 2021. CHRISTOPHE CAUDROY POUR « LE MONDE »

Pascal Ollitrault et ses associés se retranchent derrière la même défense : pourquoi, dès lors, n’avoir pas quitté les tournages ? L’état de sidération, sans doute. « Il y a cette pression de (…) tous ces hommes dans une pièce, on est la seule fille », analyse Héloïse. Surtout, le personnage du producteur les effrayait. Il y a aussi les soupçons de soumission chimique. Les analyses des cheveux de Samira, la dernière victime en date, présentent des traces de zolpidem, un hypnotique. « Pascal OP », lui, dément avoir administré la moindre substance à qui que ce soit.
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A l’inverse, les femmes sont nombreuses à parler de stupéfiants. Selon elles, le producteur leur faisait boire de l’alcool et prendre de la cocaïne, drogue dont il serait lui-même un grand consommateur, ce qu’il nie. « Il m’a dit : “Si tu ne bois pas tout ton verre, on ne tourne pas” », se souvient Maud. « J’ai réalisé que j’allais vivre un des pires moments de ma vie, ajoute encore Héloïse. Quand Pascal, à 8 heures du matin, me dit de boire et de prendre de la cocaïne, bah je m’exécute. »

Cette violence se voit à l’image. Dans les vidéos de French Bukkake, les larmes et la douleur alimentent le script de l’ingénue qui subit la domination masculine. Le piétinement du consentement des femmes, ficelle scénaristique de « Pascal OP », se retrouve dans son obsession pour la pénétration anale imposée, même hors caméra, comme le relate Jeanne : « Il m’a fait comprendre que je n’avais pas le choix. J’ai laissé faire parce que j’étais épuisée. » Les jeunes femmes ne sont pas non plus protégées contre les MST. « Ils m’ont tous pénétrée sans préservatif », se souvient Cécile. « Pascal OP » l’enjoint de sourire malgré la douleur. Devant les juges, ce dernier a contesté tout comportement sexuel répréhensible et tenté de minimiser la « visibilité moyenne » de son site. Pourtant, interrogé en 2017 par Charlie Hebdo, il revendiquait fièrement 200 000 visiteurs par mois.
Le troisième homme, l’associé

Dans son ombre s’active souvent un autre homme : Mat Hadix de son nom de scène, 38 ans, crâne rasé et barbe de trois jours. Après le recruteur (Julien D., sous le faux profil d’Axelle Vercoutre) et le producteur (« Pascal OP »), c’est le troisième personnage de cette bande organisée : l’associé. Son rôle : fournir les caméras, louer les appartements. En échange, « Pascal OP » mutualise la « matière première » (les femmes) piégée par Julien D. Quand une fille pense réaliser une vidéo, elle tourne en réalité plusieurs scènes pour diverses productions.

Plus récent que « Pascal OP » dans le métier, Mat Hadix travaille pour les pontes du porno français, notamment pour Dorcel Vision, la plate-forme de vidéos à la demande du producteur français Marc Dorcel, sur laquelle ont été publiées nombre de vidéos de victimes. Ces dernières se retrouvent aussi dans le magazine Union. Mat Hadix est, par ailleurs, l’un des producteurs les plus actifs pour Jacquie et Michel, le principal site de porno dit « amateur » français, sur lequel « Pascal OP » a également été diffusé.
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Contactée par Le Monde, la société qui gère Jacquie et Michel n’a pas répondu, tout comme Union. Dorcel se défend de toute responsabilité. « Nous n’avions évidemment pas connaissance des suspicions de recours à de telles pratiques et nous n’avons, à ce jour, reçu aucun signalement d’aucune sorte quant aux productions que nous avons diffusées », affirme la responsable de la communication de la société, qui précise n’avoir travaillé qu’avec Mat Hadix, et pas avec « Pascal OP », dont ils jugeaient les vidéos « extrêmes et dégradantes ». Un reportage de « Dorcel TV » en 2012 montre pourtant un tournage de bukkake. L’entreprise assure qu’il s’agissait d’un « travail d’enquête journalistique » qui « alerte justement sur le caractère extrême » de ces productions. On peut en douter au vu du texte du début de la vidéo , annonçant un contenu « drôle, provocant, écoeurant... et à prendre au second degré ».

La relation entre Mat Hadix et « Pascal OP », qui partagent leurs tournages, est pourtant au cœur de ce dossier, révélé par Le Parisien. Mat tient la caméra quand Pascal s’invite dans la scène en cours, sans prévenir les femmes. Le premier a toujours un billet sur lui quand le second est à court d’argent ; il est aussi là pour recoller les morceaux quand il brusque trop une fille. Mat Hadix réalise des scènes classiques quand « Pascal OP » fait sa notoriété sur la violence. Le bon et la brute ? Les enquêteurs semblent surtout penser que les deux interprétaient à parts égales le rôle du truand.
« Ce n’était pas convenable »

Confronté à une avalanche de témoignages et à des échanges embarrassants avec Julien D., Mat Hadix esquisse un mea culpa : « Je commence à comprendre que des femmes qui viennent sur des tournages sans savoir ce qui se passe, sans connaître le nombre d’hommes, ni les pratiques, ce n’était pas convenable. » Il rejette les accusations de viol. Pourtant, les témoignages le chargent. « Mat, il forçait. Il restait derrière et insistait », raconte Clara, qui a dit non à plusieurs reprises. Contactée par Le Monde, l’avocate de Mat Hadix n’a pas souhaité s’exprimer à ce stade. Celle de Pascal Ollitrault n’a pas répondu. « Jamais le porno n’avait été associé au viol. Dans ce dossier, il y a un tel vice à construire des stratagèmes, une telle atteinte aux femmes, j’ai mal à mon genre », réagit, pour sa part, Me Quentin Dekimpe, côté partie civile.
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Parfois, les victimes tentent de se rebeller. Les deux producteurs sortent alors la carte de la meilleure amie virtuelle : Axelle. Au deuxième jour de tournage, Karine s’échappe dans les toilettes. « Pascal OP » menace de la jeter dehors sans ses affaires et de diffuser ses vidéos. Par messages, Axelle la convainc de poursuivre le tournage coûte que coûte. Au bout de deux, trois jours, de dizaines de pénétrations non consenties, la lumière se rallume enfin. Les victimes, exsangues, dépossédées, sont libérées sans la moindre considération. Avant de partir, elles sont payées en liquide, souvent moins que la somme convenue, contre la signature non pas d’un contrat de travail, mais d’une autorisation de diffusion immatriculée au Canada. « Pascal me ramène à la gare. C’est limite il me jette », se souvient Karine. Héloïse est déposée dans une gare abandonnée, après un bukkake. Un participant lui a volé son manteau.

Une fois relâchées par le réseau, les femmes découvrent qu’Axelle est désormais injoignable sur Internet. De fait, Julien D. est occupé à autre chose : il visionne les images de leurs « prestations », envoyées par « Pascal OP » et Mat Hadix. C’est sa seule rémunération : regarder ses proies livrées à French Bukkake. Devant les juges, il insistera sur son sentiment de culpabilité : « Ça peut vous paraître insignifiant, mais je n’arrivais pas à mettre le son. »


Pratiques dégradantes et arnaques en série : les supplices de l’internationale du porno
Par Samuel Laurent , Lorraine de Foucher et Nicolas Chapuis

Publié le 17 décembre 2021 à 12h00 - Mis à jour le 18 décembre 2021 à 05h23

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Enquête« Plaintes contre X » (3/4). L’enquête judiciaire de grande ampleur qui met en cause les pratiques de producteurs et d’acteurs français montre comment, sous couvert d’amateurisme, des sociétés prospèrent sur le dos de leurs sous-traitants et, in fine, sur celui des femmes recrutées pour les tournages.

Dans sa boutique du centre de Paris, Vincent – le prénom a été modifié – réalise des examens de la vue pour ses clients. Mais cet opticien respectable à la ville a une autre profession, non déclarée : assistant sur des tournages pornographiques hardcore. A 31 ans, il vit encore chez ses parents et adore les bukkake, ces scènes violentes où une jeune femme se fait éjaculer dessus par des dizaines d’hommes. Cette passion l’a même conduit à faire cinq fois le voyage en Espagne la même année, en 2018, pour participer à des « événements » de ce type, organisés par un site international spécialisé : Premium Bukkake.

C’est cette année-là, dans un hangar espagnol, que cet amateur de porno est devenu membre d’un réseau. L’opticien est repéré par les proches de Krystofer Lorens, un important producteur, surnommé « le Russe » et basé en République tchèque, plaque tournante du porno en Europe. Lorens est en quête d’un relais en France. Vincent pense tout de suite à Pascal Ollitrault, alias « Pascal OP », célèbre réalisateur et acteur français, spécialisé dans les bukkake. « Je l’ai contacté et lui ai demandé s’il était intéressé. Ils ont trouvé un terrain d’entente en juin 2019 », racontera Vincent aux gendarmes.
Plaintes contre X

Le Monde consacre une enquête en quatre volets à l’affaire de violences sexuelles dans le milieu du porno français. Avec une soixantaine de victimes identifiées, huit producteurs et acteurs mis en examen pour des soupçons de viols en réunion, de traite d'êtres humains et de proxénétisme, ce dossier judiciaire, qui porte sur des vidéos vues par un très large public, fait trembler l’industrie du X.

Comme l’opticien parle anglais, le voici promu « intermédiaire » entre « le Russe », et « Pascal OP ». Ce poste d’assistant lui vaut aujourd’hui d’être mis en examen pour viol, traite d’êtres humains aggravée et proxénétisme aggravé, dans le cadre d’une information judiciaire autour des activités du site French Bukkake. Mais il n’est que l’un des protagonistes de cette affaire de grande ampleur révélée par Le Parisien, dans laquelle huit producteurs et acteurs sont mis en cause à ce jour.

Le passage du site français sous bannière tchèque, en 2019, est révélateur des bouleversements du secteur dans les décennies précédentes. Entré dans les foyers avec la VHS dans les années 1980, le porno subit une recomposition majeure, en 2006, avec la naissance de YouPorn, première plate-forme spécialisée. Avec le haut débit et le streaming, le porno se démocratise, mais surtout se précarise. Les sociétés de production s’agrègent pour survivre. Les budgets de tournage se dégradent et, dans leur sillage, les conditions de travail des femmes, contraintes à des scènes de plus en plus violentes, afin d’appâter l’internaute et sa carte bancaire, pour des cachets de plus en plus faibles.
De la théorie à la pratique

Aux productions « professionnelles », dont Marc Dorcel est le principal représentant en France, s’ajoutent des tournages dits « amateurs », au départ des vidéos de couples et de libertins, prêts à tourner pour le plaisir. Le site Jacquie et Michel est le mastodonte de ce secteur, qui prospère sur le fantasme de la « voisine » délurée, du porno « sympa », à la portée de tous. Du moins en théorie. Car ce script ne correspond pas à la réalité d’une entreprise très lucrative, au rendement industriel. Rapidement, la PME rencontre un gros succès avec ses vidéos vendues à la pièce ou par abonnement. Des centaines de milliers de clients, un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros en 2017, et un slogan devenu référence : « On dit merci qui ? Merci Jacquie et Michel ! »
Le Château des Lys, ancien club libertin du 18e arrondissement de Paris, aujourd’hui fermé, a été l’un des lieux de tournage des vidéos de Pascal OP et de Mat Hadix.
Le Château des Lys, ancien club libertin du 18e arrondissement de Paris, aujourd’hui fermé, a été l’un des lieux de tournage des vidéos de Pascal OP et de Mat Hadix. Christophe Caudroy

La marque appartient à la société Ares, dirigée par Michel P. et son fils Thibault. Eux-mêmes se présentent comme « le groupe leader de la pornographie en France », à la tête d’une trentaine de sites. La société ne produit pas elle-même les vidéos mais les achète à de petites structures, comme celle de Mat Hadix, producteur et acteur mis en cause dans l’information judiciaire ouverte sur l’affaire French Bukkake. Mat Hadix travaille également pour Dorcel Vision, une plate-forme de vidéo à la demande, et pour le magazine Union. Dans le monde du porno, « amateur » et « professionnel » sont plus des labels marketing que des normes comptables.
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Que savaient ces sociétés des conditions dans lesquelles se déroulaient les tournages de Mat Hadix et de Pascal Ollitrault, et de ce que les jeunes femmes subissaient ? Interrogés par les juges d’instruction, les deux hommes ont refusé de jouer les fusibles pour une industrie qui se veut vertueuse. « Tous les hardeurs professionnels étaient au courant, et même toutes les productions françaises étaient au courant » des mensonges destinés à piéger les femmes, a lancé Pascal Ollitrault.

Sur les écoutes téléphoniques, Mat Hadix, en discussion avec son ami Adrien – le prénom a été modifié –, fustige l’hypocrisie du patron de Jacquie et Michel, qui s’abrite, selon lui, derrière son rôle de diffuseur et prétend vouloir mettre en place une charte de bonnes pratiques. « Michel finira par aller en garde à vue, rassure-toi. Crois pas que ça va lui passer au-dessus du nez. Et puis, il ne peut pas se cacher, il ne peut pas se cacher éternellement, hein. »
Les exigences du « Russe »

Dans une autre conversation, cette fois avec son père, ce même Mat Hadix affirme avoir menacé Michel P. de raconter tout ce qu’il sait à un journaliste pour obtenir de l’argent : « Il me fait : “Ah non, mais le prends pas comme ça.” Je fais : “Mais tu sais quoi, y a un moment, je t’ai rendu plus que millionnaire, y a un moment, t’es en train de me casser les couilles pour 2 000 balles.” » Parallèlement au dossier French Bukakke, une enquête préliminaire est ouverte au parquet de Paris contre Jacquie et Michel, pour des faits similaires, et confiée au premier district de la police judiciaire de Paris. Contactée, la société n’a pas répondu aux nombreuses questions du Monde.
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Comme n’importe quel sous-traitant, les petits producteurs doivent jongler avec les coûts pour remplir le cahier des charges fourni par les gros donneurs d’ordres. Sur ses tournages, Mat Hadix doit se débrouiller avec les contraintes de diffusion de Dorcel ou de Jacquie et Michel. Pascal Ollitrault, lui, doit faire avec les exigences du « Russe », Krystofer Lorens. Pour chaque tournage de bukkake en France, dont il récupérera les images après, ce dernier réclame au moins 40 hommes. A charge pour « Pascal OP » et Vincent de trouver des participants, des consommateurs de porno qu’ils invitent à franchir le pas dans des boucles WhatsApp. Les gendarmes ont identifié plus de 500 individus, de tous les profils sociaux, ayant pris part à de telles séances d’éjaculation collective sur des femmes qui n’avaient souvent pas consenti à cette pratique.

Krystofer Lorens exige aussi des dépistages systématiques sur les tournages. Trop compliqué pour « Pascal OP », qui demande à Vincent de fabriquer un logiciel permettant de produire de faux tests pour les maladies sexuellement transmissibles (MST). « J’ai conscience que c’est immoral et que c’est dangereux pour la santé des actrices », admettra l’opticien devant les gendarmes. Plusieurs femmes finissent à l’hôpital, infectées par des MST. Peu regardant, Vincent autorise les vigiles qu’il recrute pour sécuriser les bukkake à y participer. Il n’est payé qu’une fois sur deux, 300 euros. Mais comme les producteurs, comme les « acteurs », son mobile est avant tout sexuel.
Circuits opaques

Vincent a peur de Krystofer Lorens, qui l’a menacé de venir chez lui si ses consignes ne sont pas respectées à la lettre. « Pascal OP », malgré son personnage viriliste, paraît le craindre lui aussi. Il parle dans ses SMS de « mafia russe ». Cette piste internationale n’a, pour l’instant, pas été explorée par les gendarmes, déjà débordés par l’ampleur du volet français. Derrière Premium Bukkake, on trouve des sociétés tchèques aux noms vagues : European Top Project SRO, dirigée par Krystofer Lorens, mais aussi Van der Kisok SRO, dirigée par un autre Lorens, Enriko. La mystérieuse famille Lorens gère de nombreuses entreprises, dont les administrateurs changent régulièrement. Contacté par Le Monde, Krystofer Lorens a expliqué se « conformer aux standards élevés du marché et à toutes les contraintes légales » de ce secteur. L’mange merde d'avocat de Vincent n’a pas souhaité répondre.

Côté français, le montage de la société de Pascal Ollitrault rappelle aussi les circuits opaques de la criminalité. Le site est officiellement la propriété d’une société québécoise, Pinkdev, administrée par un ami de Pascal Ollitrault qui vit au Canada. « Pascal OP » a créé également des sociétés au Delaware (Etats-Unis) ou à Malte. Comme il est régulièrement interdit bancaire, il fait parfois transiter des fonds via les comptes de son fils. Malgré cette internationalisation, les gendarmes peinent à retrouver de grands flux financiers. Son site a généré 240 000 euros entre 2015 et 2020. Le sexagénaire a-t-il organisé son insolvabilité ? Des huissiers de justice frappent régulièrement à la porte de sa maison de l’Eure.
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« Pascal OP » et ses associés ont trouvé un autre moyen de rentrer dans leurs frais, encore sur le dos des victimes. Violées dans des hôtels de Reims, puis sur les tournages, rentrées chez elles en miettes et traumatisées, elles vont désormais subir le troisième outrage, numérique cette fois. Les vidéos, supposément confidentielles, atterrissent d’abord sur le site de French Bukkake ou celui de Dorcel Vision, puis sont aspirées par toutes les plates-formes de diffusion en ligne. La société Dorcel affirme ne pas avoir eu « connaissance des suspicions de recours à de telles pratiques » et avoir retiré toute la production de Mat Hadix, sitôt l’affaire médiatisée. Mais la plupart des images sont toujours en accès libre sur des dizaines de sites.

A la seconde où elles sont publiées, les scènes circulent à une vitesse vertigineuse, ce qui témoigne d’un goût très répandu pour ces séquences humiliantes. Soraya – les prénoms des victimes ont été modifiés – a vu un homme la reconnaître et la poursuivre pour lui demander un rapport sexuel. Elle doit déménager. Héloïse reçoit des propositions de prostitution de l’équipe de foot de sa ville, puis doit quitter son emploi : sa vidéo a fait le tour de son entreprise. Giorgia démissionne elle aussi : employée à l’accueil d’une agence bancaire, elle se met à recevoir des mails suggestifs de ses clients. Toutes sont harcelées, confrontées à des dizaines de messages d’insultes, de photos de sexes masculins…
Les serveurs du bout du monde

Elles se retournent alors vers « Pascal OP » : « Je t’en prie, peux-tu la faire supprimer, c’est vraiment l’enfer et le harcèlement envers moi et ma famille », écrit Jade, en mars 2020. Le producteur la fait attendre, puis écrit : « La vidéo est désactivée… provisoirement. » « Comment ça ? », s’étonne Jade. Il exige 2 500 euros pour supprimer les deux vidéos, une somme largement supérieure à ce qu’elle a perçu et que Jade n’a pas. « Trouve une solution », rétorque le producteur.

Par SMS, Marianne le supplie de supprimer les images, qui ont déjà emporté son couple. « Je vais sûrement perdre la garde de mon enfant » , implore la jeune femme. « N’oublie pas tes virements », répond le producteur. Elle aussi doit payer 2 000 euros. Le prix comprend la suppression sur le site French Bukkake, mais pas sur les plates-formes qui les ont déjà aspirées vers des serveurs au bout du monde. Elles sont devenues impossibles à effacer. Soraya décrit une scène dans la voiture de « Pascal OP », devant un Quick. « II m’a dit que pour supprimer les vidéos, il fallait payer 3 500 euros. Je lui ai dit que c’était plus que tout ce que j’avais gagné dans cette affaire. C’est là qu’il m’a proposé d’être à sa disposition, pendant un temps indéfini, pour lui faire plaisir quand il en a envie. » Elle refuse.
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Même processus d’extorsion pour Mat Hadix. Dans un échange avec Karine, qui exige elle aussi la suppression de ses vidéos, celui-ci prévient : « On ne retire pas les vidéos sans argent. » Parfois, le producteur fait même l’intermédiaire pour le compte de Jacquie et Michel. Dans un échange de SMS de 2017, il demande 4 000 euros à une femme qui souhaite voir sa vidéo supprimée de cette plate-forme. Interrogées par Le Monde, les avocates de « Pascal OP » et de Mat Hadix n’ont pas donné suite.

C’est la dernière étape du processus. Les jeunes femmes, qui ont accepté les tournages pour gagner un peu d’argent, s’endettent pour racheter leurs vidéos et enrichir un peu plus « Pascal OP » et son réseau, qui couvrent ainsi leurs frais de tournage. Humiliation suprême pour les victimes : elles financent de fait leur propre supplice filmé.


« Tout le monde m’a renvoyée à l’idée qu’on ne violait pas une actrice porno » : la lanceuse d’alerte et les ratés judiciaires
Par Nicolas Chapuis , Lorraine de Foucher et Samuel Laurent

Publié le 18 décembre 2021 à 10h00, mis à jour hier à 06h19

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Enquête« Plaintes contre X » (4/4). Les investigations judiciaires d’une ampleur inédite qui secouent l’industrie pornographique française, auxquelles « Le Monde » consacre une enquête en quatre volets, mettent en lumière la difficulté pour les institutions françaises de prendre la mesure des violences sexuelles qui s’y exercent.

Longs cheveux noirs et eye-liner sur les yeux, Soraya – les prénoms des victimes ont été modifiés – s’exprime posément, choisit ses mots, dégage une présence, en un mot du charisme. Elle bat en brèche l’imaginaire sexiste autour de l’actrice pornographique amatrice, un peu candide. Cela tombe bien, elle ne se considère pas comme telle, mais comme la victime de violences sexuelles de la part d’un réseau criminel. « Tu te rends compte de ce que tu as fait ? questionne son amie à la terrasse d’un café parisien. Derrière toi, il y a désormais 52 victimes. » Soraya est la « lanceuse d’alerte », la première plaignante de l’affaire qui secoue actuellement le milieu du porno français et à laquelle Le Monde consacre une enquête en quatre volets.

Fin 2016, Soraya a 23 ans et pas d’argent. Sur Internet, elle croise « Axelle », le pseudonyme sous lequel Julien D. trompe des jeunes femmes, pour profiter d’elles dans un hôtel à Reims. Avant de les orienter vers le producteur et acteur pornographique Pascal Ollitrault, alias « Pascal OP », qui gère le site French Bukkake, et son associé Mat Hadix. Soraya a subi un bukkake, cette pratique extrême importée du Japon, une séance d’éjaculation collective de plusieurs dizaines d’hommes au milieu d’un hangar de Seine-Saint-Denis, puis a dû endurer le harcèlement de tout son quartier et, enfin, une tentative d’extorsion pour racheter les vidéos, dont on lui avait promis qu’elles resteraient confidentielles.
Plaintes contre X

Le Monde consacre une enquête en quatre volets à l’affaire de violences sexuelles dans le milieu du porno français. Avec une soixantaine de victimes identifiées, huit producteurs et acteurs mis en examen pour des soupçons de viols en réunion, de traite d'êtres humains et de proxénétisme, ce dossier judiciaire, qui porte sur des vidéos vues par un très large public, fait trembler l’industrie du X.

Les 53 victimes entendues dans cette affaire témoignent toutes de l’état de dégradation psychologique dans lequel elles se sont trouvées plongées. Quelques-unes ont pensé au suicide. La plupart ne peuvent plus supporter qu’un homme les touche. D’autres sont incapables de nouer une relation amoureuse. « J’ai fait une croix sur ma vie de femme (…), j’ai fait une croix sur une vie de famille, ce qui était mon rêve à la base », décrit simplement Hélène.

Elle aussi traumatisée, Soraya tente, en 2017, d’entreprendre des démarches judiciaires. Sa façon à elle de remonter la pente. Par deux fois, elle écrit directement au parquet de Bobigny de longues lettres circonstanciées. Elle est finalement convoquée à un commissariat de Seine-Saint-Denis en 2018, deux ans après les faits. « Le premier policier m’a expliqué que lui aussi il fréquentait le milieu libertin et qu’il trouvait ça bien. Son chef m’a dit que la procureure avait été touchée par mes lettres, mais qu’elle ne pouvait rien faire. Tout le monde m’a renvoyée à l’idée qu’on ne violait pas une actrice porno. »
Signaux d’alerte ignorés

Révélée par Le Parisien, l’affaire French Bukkake, dans laquelle huit acteurs et producteurs sont mis en examen pour « viols », « traite aggravée d’êtres humains » et « proxénétisme aggravé », met aussi en lumière les difficultés des institutions judiciaires françaises à prendre la mesure des violences sexuelles. Au printemps 2020, quand les gendarmes de la section de recherches (SR) de Paris décident d’ouvrir une enquête sur « Pascal OP » et ses associés, ils passent dans le fichier des antécédents judiciaires les noms des principaux suspects. Une dizaine de plaintes apparaissent sur tout le territoire national. Autant de signaux d’alerte ignorés, à Toulouse, Brignoles (Var), Les Andelys (Eure), et surtout Reims.
Lire la tribune : Article réservé à nos abonnés « Les méthodes de l’industrie pornographique sont identiques à celles des réseaux de traite des êtres humains »

La pornographie stigmatise les femmes et discrédite leurs récits. A Reims, la ville de résidence du recruteur, Julien D., au moins trois femmes ont porté plainte. Un cas est particulièrement intéressant : celui de Jennifer. En février 2019, elle dépose plainte contre le quadragénaire, après avoir été violée, selon elle, dans un hôtel. Julien D. est auditionné au commissariat pour « viol », « proxénétisme » et « recours à la prostitution ». Le 2 juillet, il est placé en garde à vue et « reconnaît avoir utilisé le pseudonyme d’Axelle Vercoutre et avoir trompé au moins une dizaine de femmes en les faisant venir à Reims dans un hôtel pour avoir des relations sexuelles avec elles. Il ne pensait pas commettre d’infractions », écrivent les policiers. Jennifer est appelée par un agent qui lui indique que l’homme a été interpellé et qu’il ne recommencera pas. « Je me suis énervée et il m’a dit qu’il ne pouvait rien faire de plus, que l’affaire était classée. » En effet, à l’issue de la procédure, malgré l’incrimination de viol et le fait que le mis en cause lui-même ait reconnu les faits, le parquet décide d’une simple convocation par officier de police judiciaire devant le tribunal de police, qui le condamne à une amende de 1 000 euros pour recours à la prostitution. « De savoir qu’il a continué à faire des victimes après me révulse », se désole Jennifer.

Sollicité par Le Monde, le procureur de Reims, Matthieu Bourrette, défend la décision de son parquet. Pour lui, il n’y a pas eu de « surprise », l’un des quatre critères pour qualifier le viol – alors que promettre un rapport contre une rémunération puis ne pas payer peut s’y assimiler. « Nous avons donc fait l’analyse que ce monsieur utilisait un stratagème pour obtenir des faveurs sexuelles, non dans une logique de réseau, ni par moyen contraint, mais en solitaire, d’où le choix de la qualification pénale, et de l’orientation donnée au dossier à l’époque. » Les deux autres plaintes n’ont pas été retrouvées, les neuf autres victimes n’ont pas été cherchées et Julien D. a continué à être Axelle Vercoutre.
Preuves filmées

Il faut attendre le printemps 2020 pour que deux gendarmes parisiens se saisissent du dossier et que l’affaire puisse enfin éclore. Le 13 octobre 2020, une première vague d’arrestations et de perquisitions permet la saisie des rushs du site French Bukkake. Jusqu’à la nausée, les enquêteurs visionnent 135 heures de tournage, documentent les refus des femmes, le piétinement du consentement, les violences visibles à l’écran – tous les éléments pouvant qualifier les viols. Ce n’est plus parole contre parole, il y a désormais des preuves filmées.

Les premières interpellations sèment la panique dans le porno français. Alors que Pascal Ollitrault est incarcéré, son associé, Mat Hadix, est d’abord placé sous simple contrôle judiciaire. Ce n’est pas un délinquant chevronné. Il n’envisage pas que sa ligne téléphonique puisse être placée sur écoute et s’épanche auprès de ses proches. Sur sa colère d’abord : les producteurs pour qui il travaille ont coupé les ponts avec lui. Il est furieux d’apprendre que Dorcel, le géant du secteur, son principal client, a supprimé « 650 000 euros de vidéos, tous [ses]films de toutes les plates-formes ».
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Fin 2020, face à l’incendie médiatique, Dorcel ainsi que Jacquie et Michel, le célèbre site pornographique pour lequel le producteur travaillait également, lancent des opérations de communication, et publient des chartes déontologiques pour apurer le secteur. Celle de Dorcel est élaborée par un mange merde d'avocat, un sociologue et l’actrice Liza del Sierra. « Dorcel est leader d’une industrie du X qui condamne évidemment sans réserve toute pratique délictuelle ou criminelle et qui ne s’y reconnaît pas », affirme la responsable de la communication au Monde. Une meilleure information des actrices, l’obligation du port du préservatif ou encore la présence d’un « tiers de confiance » chargé de veiller au bien-être de chacun sur les tournages sont préconisées. Chez Jacquie et Michel, qui n’a pas répondu à nos sollicitations, des inspections surprises sont promises.
La forêt communale de Beauvais (Oise) a servi de lieu de tournage de plusieurs vidéos de Pascal OP. Le 2 décembre 2021.
La forêt communale de Beauvais (Oise) a servi de lieu de tournage de plusieurs vidéos de Pascal OP. Le 2 décembre 2021. CHRISTOPHE CAUDROY
Long travail de maïeutique

Cette affaire peut-elle être considérée comme le #metoo du porno ? Mat Hadix, définitivement trop bavard au téléphone, ne cesse de s’en prendre au phénomène de libération de la parole des femmes : « En ce moment, il y a la période du #metoo où en fait toutes les meufs accusent tous les producteurs d’être des putains de pervers, (…) baiseurs, violeurs de machin », se lamente-t-il, ajoutant : « Je vis un cauchemar. » Les responsables sont toutes trouvées. « Le mec qui nous les envoyait, aux meufs il leur disait que ça sortait au Canada. (…) Mais faut être conne, ça sort au Canada, c’est des pauvres connes, tu sais pas lire un contrat. » Il finit par enfreindre son contrôle judiciaire lui interdisant tout lien avec ses activités de producteur de porno. Direction la prison. Contactée par Le Monde, son avocate n’a pas souhaité s’exprimer, tout comme ceux de Julien D. et « Pascal OP ».
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A la rentrée 2021, les gendarmes s’attaquent au deuxième cercle du réseau, celui des quatre acteurs fétiches des producteurs, qu’ils interpellent tous pour « viol en réunion ». Etre « hardeur » n’étant pas très rémunérateur, au maximum 150 euros le tournage, ils ont tous des métiers officiels : Joël D., 46 ans, est photographe de mode ; Franck M., 48 ans, fonctionnaire ; Moussa S., 44 ans, éducateur ; Antoine G., 28 ans, plombier. Fin octobre, au cours d’un long travail de maïeutique mené en audition par les enquêteurs de la SR de Paris, ils semblent comprendre peu à peu les graves violences sexuelles auxquelles ils ont participé. Toujours les mêmes questions, dans le même ordre, et surtout le visionnage des images des tournages. Au bout de trente secondes d’une séquence qui en dure le triple, Joël D., écœuré, demande à couper. « Ça vous a paru interminable ? » demande l’enquêteur. « J’imagine que quelqu’un fasse ça à ma femme, je le tuerais quinze fois », s’emporte-t-il.

Antoine G. avoue aussi avoir été au courant, comme « tout le monde dans le milieu porno », de la manipulation d’Axelle, de la tromperie sur les vidéos prétendument visibles uniquement au Canada : « J’en ai été dégoûté, j’en ai même pleuré. (…) Tout le monde savait qu’il [Pascal Ollitrault]mentait, mais personne n’a bougé le petit doigt. » Mais il nie tout viol et affirme qu’il ne savait pas que les plaignantes avaient refusé en amont certaines pratiques. « Mon client n’a commis aucune infraction pénale, il ne faut pas mélanger les responsabilités des uns et des autres dans ce dossier », affirme Me Cédric Alépée, son mange merde d'avocat. Les manges merde d'avocat des trois autres « hardeurs » n’ont pas répondu aux sollicitations du Monde.
« C’est un carnage »

S’ils commencent par minimiser les faits, les acteurs finissent souvent par s’effondrer. « C’est un viol ? » demande la gendarme à Joël D. « Oui, madame. (…) C’est dégueulasse. C’est innommable. Pascal nous demandait d’être toujours plus hard, de pas faire des vidéos de bobonne. » Il comprend alors le cœur de l’affaire. « Je dirais que par rapport à la définition du viol, c’est des viols déguisés sous prétexte de vidéos. » Confronté à une scène où il appuie sur la tête d’une femme, qui manque de vomir lors d’une fellation, il répond : « Je mérite la mort… Je ne sais plus quoi dire, c’est un carnage. » En pleurs face aux images de la victime, « une fille normale qui n’avait jamais fait de films de sa vie », il note qu’elle « n’était plus là, elle était perdue. Il n’y avait plus que son corps qui était présent ».
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A l’issue de leurs gardes à vue, les quatre acteurs ont été mis en examen comme le reste du réseau, qui croupit en prison. En détention, Julien D., le recruteur de Reims, s’occupe en écrivant des lettres. Des pages et des pages, dans lesquelles il s’excuse auprès de sa femme et de sa famille et peine à comprendre pourquoi il est là. « Alors oui, j’ai arnaqué, engendré de la déception, blessé, moralement, mais non je n’ai pas violé. (…) Les gendarmes ont dit à ma femme que j’étais une espèce de monstre manipulateur violeur et pervers. (…) Je suis mélangé à des gens ignobles, violeurs, pédophiles, je n’ai rien à faire ici », s’insurge-t-il. Son épouse a fini par demander le divorce.

Dans sa cellule, à la Santé, Pascal Ollitrault s’inquiète uniquement pour ses molosses. A l’expert psychologue venu l’interroger, il affirme que seuls comptent pour lui le sexe et ses chiens : « Le reste ne m’intéresse pas. » A la question de savoir si son incarcération se passe bien, il se réjouit d’avoir une douche individuelle. Il fait partie des célébrités des lieux : les autres détenus, consommateurs de porno, ont reconnu dans les couloirs « Pascal OP », la star de French Bukkake.



Je ne suis pas Niark²

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Re : Harvey Weinstein

cimer

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Re : Harvey Weinstein

https://deadline.com/2021/12/jeff-garli … 234892030/

Jeff Green est cancelled sad

Le véritable asile, un site de pères de familles qui mangent du fenouil.

1 412 Dernière modification par Bidule (22-12-2021 13:36:29)

Re : Harvey Weinstein

Conrad a écrit:

https://deadline.com/2021/12/jeff-garli … 234892030/

Jeff Green est cancelled sad

Badoumbump

BiDL  la connerie à prix discount

1 413 Dernière modification par Bidule (22-12-2021 13:44:33)

Re : Harvey Weinstein

En même temps le perso qu'il joue dans curb est fidèle à la réalité du coup

BiDL  la connerie à prix discount

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Re : Harvey Weinstein

Apparemment si tu lis les commentaires (anonymes) des gens du milieu c'est un peu une merde sauf sur le plateau de Curb vu que Larry David ne serait pas du genre à le tolérer.

Le véritable asile, un site de pères de familles qui mangent du fenouil.

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Re : Harvey Weinstein

https://www.huffingtonpost.fr/entry/jea … 1642243440

JJ Bourdin est cancelled.

Le véritable asile, un site de pères de familles qui mangent du fenouil.

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Re : Harvey Weinstein

le journaliste l’aurait saisie par le coup

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Re : Harvey Weinstein

La coquille de l'enfer. Bidule, va déchirer son journal.

« Je suis né d'un con, je mourrai comme un con » El Comandante Rebleauchón

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Re : Harvey Weinstein

https://www.ozap.com/actu/jean-jacques- … mtv/612882

JJ Bourdin est cancelled encore plus.

Le véritable asile, un site de pères de familles qui mangent du fenouil.

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Re : Harvey Weinstein

Remplacé par Apolline de Malherbe et Bruce Toussaint

Dés le matin putain, ca doit piquer.
Et j'ai rien suivis, qui accuse bourdin de quoi exactement ?

Re : Harvey Weinstein

c'est à cause de Pécresse il me semble, Bourdin lui a touché l'épaule dans une pool il y a 25 ans

No pussy blues.

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Re : Harvey Weinstein

Kefka a écrit:

Et j'ai rien suivis, qui accuse bourdin de quoi exactement ?

Loana l'accuse de l'avoir pécho dans la piscine de loft story.

1 422 Dernière modification par thedarkdreamer (24-01-2022 10:15:11)

Re : Harvey Weinstein

Kefka a écrit:

Et j'ai rien suivis, qui accuse bourdin de quoi exactement ?

Katsuni explique qu'il est arrivé en double anale dans une scène pour laquelle il lui avait été annoncé anal et dp, et que c'est suite à cela qu'elle a quitté le milieu.

"J’appartiens donc à la justice, dit l’abbé. Dès lors, que pourrais-je te vouloir ? La justice ne veut rien de toi. Elle te prend quand tu viens et te laisse quand tu t’en vas."

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Re : Harvey Weinstein

?

BiDL  la connerie à prix discount

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Re : Harvey Weinstein

?
Non c'est pecresse dans le jacuzi avec la clé anglaise

BiDL  la connerie à prix discount

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Re : Harvey Weinstein

Mediapart a publié une liste donc selon la Chavez school of good journaleftism je pense qu'ils sont tous coupables et la justice aux ordres du patriarcat de droite.

Le véritable asile, un site de pères de familles qui mangent du fenouil.