Sujet : [HELP] des historiens par ici ?

vous me conseilleriez quoi comme biographie de référence sur talleyrand ? y en a des tonnes sur amazon et j'ai pas envie de tomber sur une daube rédigée par un quelconque académicien, je veux un truc plus scientifique, pas romancé...

Re : [HELP] des historiens par ici ?

ouais, c'est celui qui m'attire le plus effectivement...

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Re : [HELP] des historiens par ici ?

Approuverait-il ?

http://www.debriefing.org/images/body3006izToyyzKmWaTMCj.jpg

Pute®

Re : [HELP] des historiens par ici ?

Il est important de mettre la date de rédaction de l'ouvrage...
Lorsqu'on lit cette couverture ce qui ressort c'est que l'auteur lèche bien le fion au personnage, c'est donc un bouquin engagé, pas nul mais pas forcement viable. Les biographies sont très divergentes apparemment et là je suis désolé mais dans ce genre de cas il ne faut pas en lire une mais plusieurs. Donc si ce bouquin comme le dis MSF est pas mal alors regarde le mais compare aussi à quoi il s'oppose.

Re : [HELP] des historiens par ici ?

Talleyrand.

T'as pas choisi le heu...( Il était quoi d'ailleurs ? Philosophe ? Politique ? ) bonhomme le plus lisse.

Je vous demande de ne pas voir dans cette manière d'opérer une mesure coercitive à votre égard, mais les régles inhérentes à ma profession m'obligent à procéder de cette manière.

Re : [HELP] des historiens par ici ?

Moi, je me ferai bien une bio de robespierre quand j'en aurai le temps.

"J’appartiens donc à la justice, dit l’abbé. Dès lors, que pourrais-je te vouloir ? La justice ne veut rien de toi. Elle te prend quand tu viens et te laisse quand tu t’en vas."

Re : [HELP] des historiens par ici ?

ah pour les révolutionnaires, les vrais, enfin, ceux qui ont fini avec la cravate de capet autour du cou, je préfère largement hébert et saint-just, ces mecs avaient une classe surhumaine, des georges abitbol avant l'heure !

8 Dernière modification par thedarkdreamer (22-08-2007 14:36:47)

Re : [HELP] des historiens par ici ?

aliocha a écrit:

ah pour les révolutionnaires, les vrais, enfin, ceux qui ont fini avec la cravate de capet autour du cou, je préfère largement hébert et saint-just, ces mecs avaient une classe surhumaine, des georges abitbol avant l'heure !

Ah, le discours de St just qui a convaincu l'assemblée de guillotiner Louis XVI...

L'unique but du Comité fut de vous persuader que le Roi devait être jugé en simple citoyen; et moi je dis que le Roi doit être jugé en ennemi, que nous avons moins à le juger qu'à le combattre, et que, n'étant plus rien dans le contrat qui unit les français, les formes de la procédure ne sont point dans la loi civile, mais dans la loi du droit des gens. […]

Les mêmes hommes qui vont juger Louis ont une république à fonder: ceux qui attachent quelque importance au juste châtiment d'un roi ne fonderont jamais une république. Parmi nous, la finesse des esprits et des caractères et un grand obstacle à la liberté; on embellit toutes les erreurs, et, le plus souvent, la vérité n'est que la séduction de notre goût. […]

Pour moi, je ne vois point de milieu: cet homme doit régner ou mourir. Il vous prouvera que tout ce qu'il a fait, il l'a fait pour soutenir le dépôt qui lui a été confié; car, en engageant avec lui cette discussion, vous ne lui pouvez demander compte de sa malignité cachée: il vous perdra dans le cercle vicieux que vous tracez vous-même pour l'accuser. […]

Je dirais plus: c'est qu'une Constitution acceptée par un roi n'obligeait pas les citoyens; ils avaient même, avant son crime, le droit de le proscrire et de le chasser. Juger un roi comme un citoyen! Ce mot étonnera la postérité froide. Juger, c'est appliquer la loi. Une loi est un rapport de justice: quel rapport de justice y a-t-il donc entre l'humanité et les rois? Qu'y a-t-il de commun entre Louis et le peuple français, pour le ménager après sa trahison?

Il est telle âme généreuse qui dirait, dans un autre temps, que le procès doit être fait à un roi, non point pour les crimes de son administration, mais pour celui d'avoir été roi, car rien au monde ne peut légitimer cette usurpation; et de quelque illusion, de quelques conventions que la royauté s'enveloppe, elle est un crime éternel, contre lequel tout homme a le droit de s'élever et de s'armer; elle est un de ces attentats que l'aveuglement même de tout un peuple ne saurait justifier. Ce peuple est criminel envers la nature par l'exemple qu'il a donné, et tous les hommes tiennent d'elle la mission secrète d'exterminer la domination en tout pays.

On ne peut point régner innocemment: la folie en est trop évidente. Tout roi est un rebelle et un usurpateur. Les rois mêmes traitaient-ils autrement les prétendus usurpateurs de leur autorité? Ne fit-on pas un procès à la mémoire de Cromwell? Et, certes, Cromwell n'était pas plus usurpateur que Charles premier; car lorsqu'un peuple est assez lâche pour se laisser ramener par des tyrans, la domination est le droit du premier venu, et n'est pas plus sacrée ni plus légitime sur la tête de l'un que sur la tête de l'autre.

Voici les considérations qu'un peuple généreux et républicain ne doit pas oublier dans le jugement d'un roi. […]

Citoyens, le tribunal qui doit juger Louis n'est point un tribunal judiciaire: c'est un conseil, c'est le peuple, c'est vous; et les lois que nous avons à suivre sont celles du droit des gens. C'est vous qui devez juger Louis; mais vous ne pouvez être à son égard une cour judiciaire, un juré, un accusateur; cette forme civile de jugement le rendrait injuste; et le roi, regardé comme un citoyen, ne pourrait être jugé par les mêmes bouches qui l'accusent. Louis est un étranger parmi nous; il n'était pas citoyen avant son crime; il ne pouvait voter; il ne pouvait porter les armes; il l'est encore moins depuis son crime. Et par quel abus de la justice même en ferez-vous un citoyen, pour le condamner? Aussitôt qu'un homme est coupable, il sort de la cité; et, point du tout, Louis y entrerait par son crime. Je vous dirai plus: c'est que si vous déclarez le roi simple citoyen, vous ne pourriez plus l'atteindre. De quel engagement de sa part lui parleriez-vous dans l'ordre présent des choses? […]

Je ne perdrai jamais de vue que l'esprit avec lequel on jugera le roi sera le même que celui avec lequel on établira la république. La théorie de votre jugement sera celle de vos magistratures. Et la mesure de votre philosophie, dans ce jugement, sera aussi la mesure de votre liberté dans la Constitution.

Louis était un autre Catilina; le meurtrier, comme le consul de Rome, jugerait qu'il a sauvé la patrie. Louis a combattu le peuple: il est vaincu. C'est un barbare, c'est un étranger prisonnier de guerre. Vous avez vu ses desseins perfides; vous avez vu son armée, le traître n'était pas le roi des Français, c'était le roi de quelques conjurés. Il faisait des levées secrètes de troupes, avait des magistrats particuliers; il regardait les citoyens comme ses esclaves; il avait proscrit secrètement tous les gens de bien et de courage. Il est le meurtrier de la Bastille, de Nancy, du Champ de Mars, de Tournay, des Tuileries; quel ennemi, quel étranger nous a fait plus de mal? Il doit être jugé promptement: c'est le conseil de la sagesse et de la saine politique: c'est une espèce d'otage que conservent les fripons. On chercher à remuer la pitié; on achètera bientôt nos larmes; on fera tout pour nous intéresser, pour nous corrompre même. Peuple, si le roi est jamais absous, souviens-toi que nous ne serons plus dignes de ta confiance, et tu pourras nous accuser de perfidie.

J'ai ses Oeuvres complètes en folio, mais je n'ai eu le temps que d'y jeter un oeil superficiel pour l'instant.

"J’appartiens donc à la justice, dit l’abbé. Dès lors, que pourrais-je te vouloir ? La justice ne veut rien de toi. Elle te prend quand tu viens et te laisse quand tu t’en vas."

Re : [HELP] des historiens par ici ?

ahaha quelle raclure, j'adore... c'est con, c'est un des rares qui n'a pas sorti une dernière connerie sur l'échafaud ça nous aurait fait une phrase savoureuse de plus pour la postérité (probablement aussi sympa que le "robespierre tu n'a pas de couilles !" hurlé par danton...)

car lorsqu'un peuple est assez lâche pour se laisser ramener par des tyrans, la domination est le droit du premier venu

rien à voir mais la première partie de la phrase me fait penser au "plus l'oppresseur est vil, plus l'esclave est servile" de la harpe...