Illusions Perdues de Balzac.
J'ai mis 14 ans à le lire, parce que j'avais pas le temps, parce que Balzac, parce que 800 pages, et surtout parce que BALZAC.
Ce qui veut dire une intro de 50 pages avec moult descriptions de lieux et de personnages à n'en plus savoir où donner de la tête. Pas de chance, l'intro de celui-ci est particulièrement imbitable parce qu'il s'échine à décrire une imprimerie de province du 19ème siècle dans ses moindres détails ; c'est comme lire une langue étrangère à certains moments.
Par contre, une fois l'intrigue mise en place (comprendre passé la 80ème page quoi), ça se lit plutôt bien, et on se surprend parfois à être carrément tenu en haleine. On n'échappe pas à un dramatisme exagéré : c'est bien simple, les "méchants" ont des machinations qui feraient pâlir des personnages de Game of Thrones, et une fois qu'ils ont commencé, ils ne s'arrêtent jamais.
Bien entendu puisque c'est le 19ème siècle on a aussi droit à quelques répliques au bon goût moyenâgeux sur les femmes et les pancakes, parfois flatteuses, parfois bien stéréotypées (le narrateur omniscient à la Balzac s'accomode très bien de lieux communs, sous sa verve travaillée). Faudrait que je les retrouve tiens.
C'est bien écrit, indigeste par moments, et il y a énormément de personnages (j'en compte une vingtaine qui ont un rôle important dans le livre, et en tout ptet une quarantaine ou plus). La garantie par Balzac en préface de la véracité de ses propos sur la Presse de l'époque témoigne bien que ces gens-là ont toujours été des FDP plus intéressés par leur trou du cul que par une quelconque éthique.
À lire sur un fond de Laurent Voulzy évidemment.