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Personnellement, je n'y arrive pas du tout, et pourtant je ne suis pas un queutard. Et après avoir posé la question autour de moi, je me rends compte que je ne suis pas le seul.
Pourquoi cette question ? Parce qu'elle découle d'une autre question posée par un ami : « que peut-on ne faire qu'une seule fois dans sa vie à part naître et mourir ? »
Quand on y pense, on retombe vite sur des réponses évidentes : perdre un bras (oui, mais aujourd'hui on peut se faire greffer quasiment n'importe quoi), perdre la tête (oui, mais on meurt), perdre un parent (oui, mais les parents on peut en gagner aussi), on pense surtout à quelque chose que l'on peut perdre et jamais regagner, tandis que de nos jours, avec un peu d'imagination et beaucoup de pognon, on peut tout regagner.
De façon plus optimiste, on peut se dire — et c'est la théorie d'Héraclite qui posait un problème irrésolu jusqu'aujourd'hui* — que chaque première fois est une expérience inoubliable et titanesque, telle que : jamais rien ne sera meilleur que le premier fix, plus aucun bœuf bourguignon n'aura jamais le goût du premier, et, raison du sondage supra : il est beaucoup plus simple de se souvenir de sa première femme que la deuxième — ou la seconde pour certains, mais là on a intérêt à s'en rappeler pour ne pas dormir sur le canapé.

Bref, qu'en pensez-vous ? Madame, avec une naïveté toute féminine, a réussi à trouver une réponse à cette question (je rappelle :
« que peut-on ne faire qu'une seule fois dans sa vie à part naître et mourir ? ») : c'est une grosse mise en abysme, et je me demandais si des esprits masculins étaient capables de raisonnements aussi tordus.

*« ce n'est jamais deux fois le même homme qui se baigne deux fois dans la même rivière », chaque instant est nouveau, à chaque instant nous sommes différents, neufs, chaque expérience est unique, irréproductible, d'ailleurs, ne dit-on pas qu'à vingt-cinq ans plus aucune cellule présente à notre naissance n'existe encore ?