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C'est pas Charlie de me harceler de merde de la sorte, Conrad. Je suis allé lire l'interview et c'est difficile de croire qu'un brillant esprit comme celui de notre président (devenu épidémiologiste en quelques mois, faut-il le rappeler ?) puisse entasser autant de déclarations idiotes en une seule conversation.

Du coup j'ai surtout envie de l'appeler pour lui donner quelques sources crédibles à lire pour le Moyen Age, parce que je crois qu'il est bloqué dans le 19ième siècle ce pauvre homme.

Ah oui, c'est très subtil tout ça Reblochon.

J'imagine qu'ils ont pas la même pression psychologique que nous pour y aller avec 2500 cas et 14 morts.
Du coup a priori c'est lié aux pilotes de lignes internationales et au variant brit', pas vraiment une catastrophe dans le protocole sanitaire.

Allez, encore plusieurs années sur ce rythme et ils finiront bien par nous rattraper.

Le prochain président et son gouvernement !

Ca change complètement mon idée d'installation, ouais. C'est pas évident à digérer et anticiper toutes les merdes auxquelles j'ai dis "oui" sans même réfléchir cinq minutes. Je pense que je fais une sorte de crise de la quarantaine en avance sauf qu'à la place d'acheter une grosse wature, je me met à chercher les responsabilités. Gros fun.

On aura évidemment pas que eux comme clients. Enfin, je l'espère en tout cas. Pour l'instant je navigue à vue et je suis bien obligé de suivre le maire. Mais quand j'aurai vraiment la main sur un agrosystème qui fonctionne bien et qui produit des trucs de qualité, on pourra rediscuter des termes du contrat. J'ai des idées là-dessus pour ma future campagne pour les municipales.

C'est vraiment le patron de la classe Bidule, je vais avoir un putain de mot dans mon carnet...

Maboula qui ?

Ouais. C'est un gros problème mais il est à double entrée Porcin :

1. Les maraichers sont pas suffisamment bien formés dans l'ensemble sur les possibilités pendant l'hiver. Ils pourraient faire autre chose, il existe des tas de légumes pour cette saison : épinard, roquette, poireau, topinambour, les courges, la patate douce, les carottes, LES CHOUX PUTAIN. Le souci c'est que c'est moins vendeur qu'une putain de tomate bien rouge et juteuse et ça rapporte pas la même chose non plus, donc le calcul est rapidement fait. A tel point que certains maraichers ne se prennent même pas la tête et ferme en hiver. Quand t'es censé être la pour nourrir les gens, ça la fout mal.

2. Si en lisant la liste au dessus, t'as fais la moue ou tu t'es dis "holala oui mais tout ça c'est des trucs de vieux, gna gna la guerre" et ben faut se rendre à l'évidence, tu fais partie du problème. J'accuse pas, c'est compliqué aussi pour moi, mais c'est la réalité biologique pour nous en climat tempéré : en hiver, t'as accès à des trucs moins glamour mais tout aussi bon et nutritif.

Oui voilà, t'as raison, rajoute moi encore un truc auquel réfléchir, connard va !

Suivant ton coin, tu as malheureusement raison. Tu peux toujours essayer de trouver une amap, qui reste un modèle avec beaucoup d'avantages pour les producteurs. Et pas mal d'inconvénients pour les consommateurs, ouais.

Ca ne me réjouis pas que la production aille dans des structures comme les biocoops qui utilisent les mêmes mécanismes que le reste de la grande distribution pour saigner ses clients, sous le couvert fallacieux du "bien être" ou de la santé. Si vous n'êtes pas sûr, je vous suggère d'aller voir les moyennes de prix en bioen direct chez les producteurs dans votre région (ça se trouve assez facilement sur le net) et de comparer les prix avec ceux pratiqués dans votre biocoop/bio cbon/biodanstoncul. C'est assez habituel de voir des marges délirantes (50%, voire plus) en faisant venir des produits "bio" depuis l'Espagne, le Portugal ou l'Europe de l'Est. Bref, tu payes ton truc une misère parce que le bio en Pologne coute moins cher à acheter qu'en France, et tu le revends ici pour 4 fois le tarot à des gens qui pensent bien faire en ayant une autre pratique que le "supermarché".

C'est dégueulasse et ça participe directement à la situation désastreuse des producteurs, ça ne règle aucun des problèmes qui parasitent notre relation à l'alimentation quand les produits viennent d'un autre pays : trajet, utilisation des énergies fossiles, destruction des sols agricoles parce que pratique intensive (si vous pensez qu'on a un problème en France, l'Espagne est dans une merde noire avec des taux de matière organique dans les sols pitoyables), pollution de l'eau, et bien sur chômage pour toute une frange de la population qui pourrait avoir un boulot décent et valorisant pour peu qu'il soit bien fait.

Il va falloir être pragmatique dans un premier temps et construire une relation qui ne soit pas juste commerciale (en espérant que le directeur du magasin n'est pas un illuminé total, ça arrive). D'où l'idée de la SCOP ou les distributeurs auront une place : on pourra ainsi tous (commune, distrib, producteur salarié) se mettre autour de la table pour discuter de ce qui est possible ou non, de ce qu'on prêt à consentir comme effort (sur la marge bien sur) et en échange de quoi ?

Bon ça c'est la théorie où tout le monde s'entend bien dans un monde parfait. La pratique risque d'être un poil plus complexe.
On verra, je viendrai probablement aux réunions avec ma pelle, juste pour rappeler qu'il existe une possibilité bien réelle de se faire arracher sa chemise quand on abuse un peu trop.

Alors c'est ambitieux mais il y aura bien sur une invitation à une asilecon estivale avec travaux aux champs le matin pour faire découvrir l'agriculture aux Kefkas du site, dégustation d'un repas fait par Polol avec la production, ballade en poney à 14h, ricard barbeuk palletent à 18h et soirée chamallow autour du feu en buvant des bières locales (puisqu'on dispose ici de multiples micro-brasseries qui font du fort beau boulot). Vous pourrez ensuite tous aller dormir dans notre Yourte en location (pour une modique somme évidemment) ou aller faire la teuf pour les aliochas du site parce que, faut se rendre à l'évidence, le projet tel qu'il est conçu va attirer du beau monde et il y aura probablement un connard pour poser du son pas loin dans les bois.

Il manque l'accès à la drogue dans mon plan mais je ne m'en fais pas beaucoup, c'est plus facile aujourd'hui de trouver de la dope que n'importe quoi d'autre.

Manque Zlu pour me traiter de marxiste et on aura le compte.

Vos encouragements me font chaud au cul.

OYEZ OYEZ

Je shitpost sur mon propre sujet. Tout le monde s'en branle plus ou moins mais ça me permet d'organiser mes pensées et c'est toujours plus intéressant qu'un débat Reblochon.

Le rendez vous avec le maire a été RIIIIIIICHE en informations.

Pour le logement d'abord puisqu'on sait maintenant que les premiers lots seront en vente à partir de novembre 2021 et qu'on aura la possibilité de préempter le lot de notre choix. Deux choix ici :

- De petites parcelles de 100m²
- des grosses pouvant aller jusqu'à MILLE PUTAIN DE M²
- Toujours pas de prix au m². Ca devrait tomber d'ici la fin du mois.

Pour la seconde option il y a un bémol, ç'est à dire que tu ne pourras acheter que 100m², le reste étant mis en "jouissance" par la commune. Dans les faits ça nous convient assez bien, ça veut dire qu'on pourra profiter d'un grand terrain arboré, faire un potager, poser une yourte pour faire de la location pour bobo et d'autres projets improbables et n'acheter que le minimum et donc garder du budget.

Cool, on a enfin une donnée temporelle. On va pouvoir finir de planifier notre "maison pour clodo trademark" tranquille.

On vient ensuite au gros morceau : comme attendu, il a 5 magasins biocoop qui veulent faire du projet leurs fournisseur principal en légume. Ca représente un truc comme 30.000e/an/magasin, soit 120.000e juste pour eux.

Un truc pareil représente aussi environs 3/4 hectares de terre en production et plus ou moins 3/4 équivalent temps pleins pour s'en occuper.

A ce jour, personne dans l'entourage du projet ne possède de BPREA, à part mézigue. Ou est le problème là-dedans ? C'est que ce petit bout de papier et une des conditions idiotes pour avoir accès à des trucs comme les subventions. Du coup, il n'a pour l'instant personne pour représenter son projet face à des acteurs comme la chambre d'agriculture (qui, comme toutes les CA, ne comprend absolument rien à rien et n'a pas la moindre idée cohérente sur la voie que doit prendre l'agriculture française si elle ne veut pas crever comme une merde comme elle le fait inexorablement).

Le maire me demande donc de réfléchir à l'investissement que je veux mettre dans tout son bordel. Si c'est ok pour moi, il me propose de concevoir un planning général pour une mise en production graduée a partir du printemps 2022 : d'abord sur 6000m² pour UN SEUL magasin, puis augmentation de la surface disponible chaque année.

Mais il doit s'agir d'un "modèle" cohérent (économiquement, écologiquement et techniquement) qu'on pourra ensuite exporter/agrandir au besoin. Bref, il y a un énorme travail à fournir en terme de conception.

Il y a aussi le fait que dans sa tête je serai plus ou moins le gestionnaire de la partie technique et donc des futurs salariés qui viendront marner. Ca veut enfin dire que je serai aussi "l'interface" avec les autres acteurs techniques : chambre d'agri, labo de recherche, lycée agricole, etc.

Tout ça en gardant pour l'instant mon job salarié actuel parce que ben tant qu'il n'y a pas de plans de production, il n'y a pas de montage économique possible et donc on ne peut pas me salarier.

…

J'ai dis oui et je sais toujours pas pourquoi honnêtement. Niarkette avait une gueule improbable sur le coup. J'ai fais des trucs idiots dans ma vie et je me suis souvent mis dans des situations inconfortables mais là c'est vraiment un territoire nouveau.

Du coup on est maintenant en mode "connexion rapproché" avec le maire et on va avoir des échanges réguliers pour faire sortir son idée de terre.

Tout ça sans parler de la partie "œuf" puisqu'on est sur la même prévision économique : on a déjà des demandeurs pour environs 30.000 pondeuses juste sur la commune. On est vers 2/3 équivalents temps pleins. L'idée étant que ce soit Niarkette qui puisse s'en charger une fois son diplôme obtenue.

Dans 5 ans je suis maire du Bled, plus ou moins.

En vrai j'ai serré les fesses pendant tout le rendez vous et encore maintenant je passe plus de temps à me dire "mais pouuuuuurquoi t'as fais ça" qu'autre chose.

Allez, je vais chier de terreur pour la dixième fois en deux jours.