reblochon a écrit:Et penser que les doubleurs sont trop nuls pour faire ressortir ce qui était décidé dans le film, c'est un peu aussi gland que demander que des noires traduisent les livres des noires
Le problème, ce n'est pas tellement ça, la qualité des doubleurs dépendra du fric que t'investis dedans : des bons doubleurs (c'est à dire des vrais acteurs, pas seulement des intermittents qui cachetonnent), un budget post-prod extensible, des studios de ouf, style Dubbing Brothers.
Le problème il est en amont : si tu dois traduire des sous-titres, ben c'est de la traduction normale, tu peux coller d'assez prêt au script origina – je connais un peu le sujet en amateur, j'ai fait deux films pour la plus grosse team de subs FR des années 2000.
Quand il y a du doublage, on est dans un autre domaine, l'adaptation. Il y a une contrainte supplémentaire qui est de coller le plus possible à ce qui semble être articulé à l'écran, la durée de l'énonciation et tout ça. Pour « hello » et « bonjour » les lèvres ne bougent pas pareil, donc tu vas plutôt utiliser « salut » qui sera plus proche. Et c'est comme ça pour tous les dialogues.
J'ai une cousine dont c'était le métier (son plus gros projet c'est Mary à tout prix je crois), et j'ai déjà pu la voir bosser, c'est un enfer. Déjà, à l'époque il n'y avait pas d'ordi, elle bossait direct sur les bobines avec une big machine réservée à ça dans sa cave qui lui permettait de faire de l'image par image. Et en gros, elle était obligée de prendre de très larges libertés avec le texte originale pour que cela paraisse cohérent.
Donc au problème classique de la traduction qui est que tu ne pourras jamais rendre exactement l'idée et les nuances du texte source dans le texte cible, tu ajoutes la grosse dérive par rapport à la source qui peut changer le sens de certaines phrases.