"Rien dans l'histoire n'a ressemblé à ce quart d'heure", a écrit Victor Hugo. Il est vrai qu'en un peu plus de trois mois, on n'avait pas encore vu une telle bousculade de régimes et de dynasties, de serments prêtés et reniés, de passions, d'enthousiasmes et de peurs. Napoélon débarque à Golfe-Juan le 1er mars 1815, il est à Paris, le 20. Dans l'intervalle, le régime des Bourbons s'effondre comme un château de cartes. Louis XVIII quitte Paris pour l'exil en Belgique dans la nuit du 19 au 20 mars, avec sa cour, sa maison militaire et ses ministres. Trois mois plus tard, Napoléon, battu à Waterloo le 18 juin, abdique le 22. Le pays se dote le même jour d'un gouvernement provisoire sous la direction de Fouché. Le 3 juillet, Paris capitule devant les armées de la coalition. Louis XVIII rentre pour la deuxième fois dans sa capitale, cinq jours plus tard.
Les contre-jours sont toujours éclairants car ils accentuent les ombres et les reliefs. Les Cent-Jours ne sont pas seulement ceux de Napoléon, mais aussi ceux du roi, ils terminent moins l'Empire qu'ils n'inaugurent une sorte de second cycle de la grande Révolution de 1789. Ce que l'on appela alors "la révolution de 1815" porte en elle toutes les divisions françaises, toutes les révolutions à venir, celles de 1830, de 1848, de 1871. Dans cette partie serrée qui oppose Napoléon à Louis XVIII
J'ai déjà parlé de Waresquiel ici : il a écrit deux biographies extrêmement intéressantes sur Fouché et Talleyrand (que je conseille à tout le monde tant elle est bien fichue). J'aime beaucoup sa manière d'écrire et de contextualiser cette époque complètement folle.
On y parle de l'état de la France à la veille du débarquement de Napoléon, de la personnalité de Louis XVIII, de celles de ses maréchaux/favoris, sa fuite dans un nord de la France encore très royaliste, etc.
Comme d'hab avec Waresquiel, c'est un plaisir à lire et le travail est véritablement ancré dans les sources : journaux intimes, rapports de polices, rapports officiels, etc.
