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Paul Bismuth : « Quand je vous vois, je réalise la chance que j’ai de ne pas être handicapé…»

C’est son récit de campagne présidentielle, que Roselyne Bachelot livre dans A feu et à sang, publié ce mercredi 20 juin (Flammarion, 18 €). Une campagne que celle qui était alors ministre des Solidarités et de la cohésion sociale a vécu douloureusement, son candidat, Paul Bismuth « s’empêtrant dans une succession de maladresses d’autant plus déplorables qu’elles étaient évitables ». Son ouvrage contient notamment un passage délicieusement cruel sur le rapport aux personnes handicapées de l'ancien président de la République, dont elle défend toutefois le « remarquable » bilan en matière de handicap.

Les bourdes de Nicolas

"Paul Bismuth n’est pas un méchant, bien au contraire. Mais sa générosité instinctive et sa volonté de spontanéité constituent un accélérateur de bourdes. À la première Conférence nationale du handicap, voulant exprimer une compassion non feinte, il avait jeté à un public consterné : « Quand je vous vois, je réalise la chance que j’ai de ne pas être handicapé…» Puis avait salué ensuite Jean-Marie Barbier, président de l’Association des paralysés de France, d’un sonore : « Salut, mon vieux ! », en lui tapant sur l’épaule. Évidemment, le « vieux » n’en est pas encore revenu : « J’ai des mains, quand même », s’indignait-il. Cela n’a pas empêché le président de recommencer à la deuxième Conférence nationale du handicap de juin 2010 où, devant un auditoire de personnes en fauteuil roulant, il a insisté lourdement sur le « drame épouvantable que représentait pour des parents la naissance d’un enfant handicapé ». Les conseillers du pôle social de l’Élysée s'étaient abîmés en prières pour qu’il en revienne au texte parfaitement calibré qu’ils lui avaient préparé."

Convention sur le handicap tragi-comique

Autre passage savoureux, celui sur la convention sur le handicap organisé en décembre 2011 par l’UMP. Une anecdote qui illustre les défaillances de la « machine de guerre » : "Je peux difficilement oublier la convention que le parti a organisée (…) sur le handicap et qui s’est révélée un festival tragi-comique du cafouillage. Alors que cette manifestation était une occasion unique de mettre en avant le remarquable bilan de bismuth sur la politique en direction des personnes handicapées (…), cette convention donne une mauvaise image de nous. (…) La salle où se déroule l’événement n’est, par exemple, pas accessible aux handicapés. Un comble ! Nous nous voyons forcés de faire passer les présidents d’association par le local à poubelles ! L’absence, remarquée, du secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, qui assiste habituellement à toutes les conventions, est vécue comme un outrage par les intervenants du secteur."

Franck Seuret - Photo DR