thedarkdreamer a écrit:Bidule a écrit:Si c'est être sauvage que de répondre point par point factuellement avec très peu d'insulte, où va t-on, je vous le demande.
Non faut reconnaître la qualité de Porcin de revenir se faire faire panpan cucul plusieurs fois sur le même sujet à intervalles réguliers. C'est du courage politique.
De mon point de vue, Porcin est loin de se prendre panpan culcul.
Il faut voir que Reporterre, ce sont peut-être des "gauchistes en peau de mouton", mais l'article que j'ai mis en lien est signé Hervé Kempf, qui a exercé des années durant au Monde.
Les points mis en avant dans l'article, notamment sur le volume des déchets produits et la difficulté à les stocker de manière sûre pendant leur période de dangerosité sont vérifiables.
Le risque, qui ne peut être considéré comme étant égal à zéro, d'un accident nucléaire, est un vrai contre argument sur l'intérêt de la filière aussi.
Enfin, il ne me semble pas que Porcin dise autre chose que "Jancovici manque parfois de rigueur et de bonne foi, de sorte que je ne prends pas ses démonstrations pour parole d'évangile".
Je ne me positionne pas, parce que je n'ai pas encore regardé de conférences en entier.
La gestion des déchets nucléaire doit être comparé avec la gestion des déchets d'une énergie carbonée équivalente, dans ce cas le CO² de centrales gaz/charbon qui se barre dans l'atmosphère.
Il faut donc comparer le stockage d'un petit volume solide que l'on peut sceller dans des containers, enterrer et oublier avec des déchets gazeux qui partent dans l'atmosphère, vont y rester pour 10000ans sans possibilité réaliste de capture à postériori et y provoquer l'effet de serre et ses conséquences.
Sur le stockage géologique de déchets nucléaires, ce n'est pas une première, on a pu étudier une expérience grandeur nature du processus sur l'ensemble de la durée de vie des déchets:
https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9ac … l_d%27Oklo
Le danger est différent du risque.
Les déchets nucléaires sont extrêmement dangereux, reste à côté et tu meurs.
Par contre ils ne présentent aucun risque, parce qu'on ne peut justement pas aller se balader à côté.
Le risque, c'est la probabilité que le danger se concrétise.
C'est comme se prendre une météorite sur la tête, c'est hyper dangereux mais le risque est infinitésimal.
Le danger d'un accident nucléaire est à comparer avec le danger du changement climatique, qui bien qu'indirect est susceptible de provoquer des catastrophes planétaires autrement plus mortelles qu'un accident nucléaire localisé, et dont le risque est infiniment plus élevé parce qu'on ne gère pas le déchet CO² à l'inverse des déchets nucléaire, et parce que les centrales nucléaires n'explosent pas souvent tandis que le rejet du CO² dans l'atmosphère est la pratique normale et non pas un accident rarissime.
Parce que tout présente un danger potentiel, n'importe quelle installation est susceptible d'être dangereuse; et au niveau du risque les barrages ont tué bien plus de monde que les accidents nucléaire, les centrales à charbon relâchent des tonnes d'uranium dans l'atmosphère et tuent infiniment plus de monde que ce soit par la pollution de l'air ou par le changement climatique que les centrales nucléaires, même si on compte le seul et unique accident nucléaire qui a tué des gens: Tchernobyl.
L'intérêt de la filière comprends aussi le volet militaire, qui est la raison principale de l'opposition idéologique de greenpeace et par extension des écologistes. Parce que ce sont des "pacifistes".
Sauf que la dissuasion nucléaire est précisément ce qui garantit notre intégrité territoriale pour un coût modique. Elle offre aussi à la France un siège permanent au conseil de sécurité, mais ce genre de considération de puissance internationale doit complètement passer au-dessus de la tête de ces gens.
Rappel de pays ayant abandonné leur programme nucléaire:
-L'Ukraine (en échange de la garantie du respect de son intégrité territoriale par la Russie), indice: 2014.
-La Lybie. Indice: 2011.
NiarkNiark a écrit:Bidule a écrit:C'est là, à mon sens, la force de l'argumentaire de Jancovici, c'est que c'est pas un idéologue.
Ah. Dans ce cas, la "force" de son argumentaire est bien faible.
Jancovici est bien un idéologue, il suffit de se concentrer sur son discours quand il ne parle pas technique pour s'en apercevoir. Comme tout idéologue, il a un ensemble de d'idées très concrètes sur l'homme à partir desquelles il "analyse" (ouais, c'est un grand mot ici) la réalité. Je ne vois pas en quoi le fait d'être scientifiquement irréprochable (ce qu'il n'est pas d'ailleurs) l'empêcherai par nature de verser dans l'idéologie. Les jésuites étaient de fantastiques savants, ça ne les empêchaient pas de croire en Dieu.
Bref, Janco croit que l'homme est incapable de changer de paradigme sociétal et que le capitalisme est la fin de l'histoire : pas de retour en arrière, pas de sortie possible du modèle économique et de la croissance par une volonté commune. Pourquoi ? On en sait rien, il ne peut pas y avoir d'arguments puisqu'il s'agit d'une croyance personnelle. En découle son idée que le nucléaire n'est là que pour "amortir" la chute, qui arrivera dans tous les cas de figure. Pourquoi ? Je suppose parce que "l'homme est un loup pour l'homme".
On peut être d'accord avec la partie pragmatique du discours "à cet instant T, l'humanité n'est pas capable de se passer du nucléaire" sans verser dans l'idéologie Jancovincienne quoi. On peut aussi le critiquer sur son penchant quasi pathologique de monsieur je sais tout. Enfin, sauf sur l'asile quoi.
Pourquoi? Concrètement il faudrait l'équivalent d'un COVID par an en terme de baisse d'activité, supplémentaire (c'est à dire qui se rajoute au "COVID" de l'année précédente) pour que ca soit à peu près bon au niveau climat.
On imagine que ca se fera pas facilement de manière indolore, surtout après avoir compris que absolument tout ce qui constitue notre société, des matériaux qui constituent l'intégralité de nos objets, constructions, infrastructures, nourriture, vêtements et donc notre pouvoir d'achat jusqu'à des trucs comme le divorce (qui n'est permis que parce qu'il est possible d'avoir le double d'objets/logement) qui découlent tous directement d'une énergie pas chère.
Quand on sait que quoi qu'on fasse (qu'on arrête 100% des émissions immédiatement ou qu'on crame tout le pétrole/charbon qu'il est possible de cramer le plus vite possible en mode YOLO), les 20 prochaines années ne changeront pas, à cause de l'inertie du système, et que les conséquences ne seront complètement apocalyptiques que bien plus tard, on comprends bien que c'est pas le système démocratique qui se base sur des élections à très court terme, ni les gens qui vont individuellement et volontairement sacrifier l'intégralité de leur pouvoir d'achat, droits et niveau de vie pour une amélioration à très long terme. Enfin c'est peu probable et rien n'en prends le chemin.
On peut tout à fait se passer de nucléaire hein et même du reste, l'Humanité a vécu sans ca la majeure partie de son existence, sauf que le niveau de confort n'était pas le même.
Duquel découle pas mal de choses, genre la sécurité si on apprécie pas de rejouer Mad Max ou Fallout IRL.
On a des retours d'expérience de ce qui se passe quand une société s'effondre:
https://realinfos.wordpress.com/2012/03 … -en-enfer/
NiarkNiark a écrit:Bidule a écrit:Il explique souvent
Alors je suis loin d'avoir fais le tour de ses interventions ou analyses, pas assez de temps pour ça malheureusement. Pour ce que j'en ai vu, il n'expliqueabsolument rien quand il s'agit de comprendre comment on fait pour perdre "plusieurs points de PIB" chaque année en gardant une société résiliente. J'ai vu et entendu des choses qui sont de l'ordre du discours de la peur.
Ensuite j'aimerai bien savoir comment "se tourner vers le nucléaire" et "ralentir notre consommation énergétique" font pour s'entendre dans sa tête. Soit on accélère (encore plus) notre dépendance au nucléaire parce que le type de société que cette energie porte nous convient, soit on change nos pratiques pour s'adapter à une société qui n'utilise pas autant d'énergie.
Je n'ai absolument rien lu ou entendu de lui qui explique ce qu'il entend par décroissance. Je ne sais même pas si pour lui elle est souhaitable ou pas. J'ai mon idée sur la question, en rapport avec son système idéologique quand même assez précis.
Je vois pas de contradiction entre "réduire la consommation d'énergie" et "utiliser une énergie décarbonée".
De l'énergie on en utilisera toujours, simplement parce que c'est la base de tout.
Le nucléaire permet juste de pouvoir quand même continuer à en avoir un minimum, parce que si il faut se passer de nucléaire et des carburants fossile, la chute sera incroyablement plus rude, c'est pour ca qu'il parle de parachute ventral.
L'intérêt du nucléaire tient dans ses caractéristiques de densité (pas besoin de recouvrir le territoire), pilotabilité (pas besoin de système de stockage qui va recouvrir le territoire et coûter une blinde), faible émission de CO² (parce que l'essentiel des émission tient dans la construction, qui est réduite de par la densité) et faible coût (par rapport à un équivalent 100% ENR qui n'aura aucun des avantages ni de densité, ni de pilotabilité, mais émettra plus de CO² et coûtera plus cher de par ces même caractéristiques de faible densité et d'intermittence.)
LE défaut du nucléaire, c'est uniquement la gestion des déchets nucléaires, un défaut qui est insignifiant au regard de ses avantages parce qu'on peut très bien gérer ces déchets, qui sont eux aussi très denses.
Sinon il y a aussi les surgénérateurs nucléaire qui permettent de réutiliser le combustible usagé pour avoir des siècles d'autonomie énergétique tout en réduisant le volume de déchets (les écolos sont contre: superphénix)
Ainsi que la fusion nucléaire avec ITER qui produit extrêmement peu de déchets (les écolos sont contre là aussi)
Donc en conclusion, si on ne veut pas revenir à le préhistoire, mais qu'on ne veut pas de nucléaire par idéologie, ni de carburants fossiles parce que provoquant le changement climatique, c'est quoi concrètement la solution avancée par les écolos?
Rappel, pendant que les écolos essaient de faire retirer le nucléaire des énergies décarbonées au niveau de la taxonomie verte européenne, ils militent pour y intégrer le gaz, simplement parce que des centrales au gaz sont nécessaire en complément des ENR intermittentes.
Rappel le gaz est une ressource fossile qui émet beaucoup plus de CO² que le nucléaire.
Rappel ledit gaz vient directement de Russie, ce qui rajoute une dépendance géopolitique à un pays pas franchement amical.
Rappel léger conflit d'intérêt & greenwashing, l'offre gaz russe de greenpeace:
https://en.wikipedia.org/wiki/Greenpeace_Energy
En Belgique (thread):