Bestaflex a écrit:Ah le nucléaire. Bon en gros c'est de la merde : des rendements dégueulasses comparables aux autres sources d'énergie fossile parce que la conversion thermique c'est pas efficace sauf que c'est encore ce qu'on fait de mieux à grande échelle et que justement en termes d'échelle tu sors vachement plus de MW/H au m² en nucléaire qu'avec du fossile.
Le problème c'est donc ce souci d'échelle : concentrer une production énorme en quelques points pour éviter un besoin éclaté d'investissement et de maintenance.
Or c'est blindé de risques (on se rassure pas tellement d'accident nucléaire spectaculaire) :
- bah c'est concentré donc si un truc merde a un endroit genre oh lala une fissure dans une conduite forcée c'est énormément de la production qui est stoppée.
- C'est hyper compliqué : le nombre de vrais sachants est très limité et surtout en chute libre.
- C'est totalement incompatible avec notre modèle économique : étant donné la complexité et la concentration il est impossible de donner des objectifs de rentabilité à ce genre d'infrastructure. Le besoin de sécurité est énorme il faut donc des gens compétents et fiabilisés dans leur job pour que ca tourne correct 24/7.
Au final on a mis tout nos oeufs dans le même panier, qu'on a gentiment détricoté pour l'alléger et maintenant on pleure qu'il y a des trous et que les oeufs déconnent.
- Le risque nucléaire c'est pas tchernobyl, c'est la maintenance au rabais qui cause des fermetures (et potentiellement des petites fuites dans la nature, rien de grave mais on pourrait s'en passer). Heureusement qu'on a l'IRFM et le CEA pour vérifier tout ça (l'un est en passe de fermeture l'autre est le recyclage des mecs qu'ils doivent contrôler)
Mais c'est comme dit Saint Janco que sa frimousse puisse vieillir entre les seins d'anissa kate: à court terme et sans vrai vision de modification des modèles économiques et énergetique c'est encore ce qu'on a de mieux et de décarboné.
Mais c'est de la merde. Ce qu'il faut c'est relocaliser et simplifier la production et la consommation électrique (et te foutre tout ça sous gestion d'un bureau d'indéboulonnables politiquement qui ne sortent qu'à leur mort naturelle ou par balle dans la nuque en cas de traitrise). Te gérer une vraie fois pour toute la question des passoires thermiques, faire un grand projet d'infrastructure à l'échelle du pays sur la mobilité avec une validation à l'entrée des acteurs privés qui peuvent venir jouer. Et enfin adapter le besoin à la conso par strate : du global réacteur nucléaire (en moindre quantité) en passant par un niveau local via ce qui fait sens sur place (geo, marémoteur, éolien, solaire) et jusqu'au domicile des gens qui doit générer une fraction de sa propre conso.
Le "faible" rendement: pour faire court OSEF. C'est un argument purement rhétorique.
On pourrait avoir un rendement de 1% d'un truc cent fois plus énergétique que ca serait encore plus un "rendement de merde", sauf que si on compare avec un truc qui a un rendement de 99.99% mais qui fourni quedalle en terme de puissance ben au final c'est moins bien.
Parce que ce qu'on veut en sortie c'est des TW/h hein, et pas un rendement.
En l'absence d'alternative pour récupérer la puissance énergétique de l'uranium, ben on doit bien se contenter de ces 30%.
Sauf que même avec 30% ca reste plus avantageux, c'est dire.
Le risque est autant limité que c'est concentré, parce qu'il vaut mieux pouvoir surveiller un seul truc très concentré que disséminer des milliers de trucs moins dangereux chacun.
Aussi rappelons la différence entre danger et risque, le nucléaire c'est très très dangereux, tu reste à côté d'un déchet de haute activité tu meurs.
Sauf que le risque, qui est la probabilité d'être exposé à ce danger, est extrêmement faible.
Justement parce que c'est concentré et facilement confinable.
Ca merde et c'est un gros pan de la production électrique qui tombe, oui comme pour n'importe quelle centrale électrique dont absolument aucune ne garantie une disponibilité de 100%.
C'est hyper compliqué et il faut des gens pas trop cons pour le gérer. Oui en effet c'est plus compliqué que d'aller acheter des éoliennes en Chine (fabriquées avec des énergies fossiles) et de brûler du charbon ou du gaz.
Maintenant si le niveau de compétence de nos ingénieurs devient un problème c'est pas tellement bon signe à long terme et pas juste pour le nucléaire, parce que ca signifie qu'on se dirige vers Idiocracy.
Parce qu'on pourra quand même faire tourner des centrales nucléaires hein, juste que ca sera sous traité par des gens plus compétents issus de pays qui n'ont pas sacrifié leur filière nucléaire pour faire plaisir aux écolos.
Autrement tout aujourd'hui est "compliqué", construire un barrage ou une éolienne ou un panneau photovoltaïque ne s'improvise pas non plus.
Je rajoute le nucléaire militaire dans l'équation: nous auront toujours besoin (sauf à vouloir là aussi "sortir du nucléaire militaire") de maintenir et construire les chaudières nucléaires de nos porte-avions et sous-marins ainsi que leurs munitions nucléaires pour perpétuer notre dissuasion, on ne peut donc pas se passer de l'industrie nucléaire entièrement.
De même que pour le nucléaire médical.
Autre truc encore bien plus compliqué que les centrales nucléaires: les machines de photolithographie EUV, il n'y a qu'une seule entreprise dans le monde qui les fabrique: ASML.
Est-ce qu'on va arrêter d'utiliser des microprocesseurs parce que "c'est très compliqué", et "il y a une dépendance à une seule boite"?
En 2021, l'entreprise néerlandaise ASML est la seule à commercialiser un tel appareil de lithographie. Ces machines de 180 tonnes coûtent plus de cent millions d'euros et nécessitent dix-huit mois d'assemblage.
Autre exemple, la construction de moteurs d'avion, une compétence rare que peu de pays possèdent et qui bien que "très compliquée" permet de conserver un avantage concret.
Les objectifs de rentabilités sont incompatibles non pas avec notre modèle économique, mais avec notre modèle politique.
Parce que c'est bien le politique court termiste qui n'a eu de cesse de menacer la filière nucléaire à des fins électoralistes (fermeture de Fessenheim pour gratter les 4% de voix écolos, réduction totalement arbitraire à 50% de la part du nucléaire).
C'est ca qui a mené à l'abandon progressif des investissements dans la filières, au désintérêt des ingénieurs (alors qu'on était des champions).
Quand le politique, pour faire plaisir à un certain électorat, envoie des messages comme quoi le nucléaire c'est de la merde et qu'il faut à terme plutôt en sortir, les industriels ne vont pas se mettre à investir massivement en pure perte pour la prochaine génération de centrales comme des couillons.
Les gamins ne vont pas se dire "quand je serais grand je serais ingénieur nucléaire et je serais au chômage parce qu'on sera sortis du nucléaire, lol".
Sinon on a quand même réussi à maintenir notre nucléaire qui nous fourni de l'électricité bas carbone pas chère (en terme de coût de revient, même si c'est saboté par l'ARENH et le couplage avec le prix du gaz, merci l'Europe) depuis le plan Messmer il ne faudrait pas l'oublier avant de dire que "c'est pas possib'" "c tro compliké".
Au final tout le monde serait d'accord pour faire autre chose que du nucléaire si ca pouvait être aussi pilotable et bas carbone et peu cher.
Le problème, c'est que physiquement il n'y a pas d'alternative meilleure.
Enfin à part le moteur à eau perpétuel à énergie libre bien sûr.
Faire tout plein de petites centrales intermittentes locales est complètement aberrant d'un point de vue du rendement (on rejoint le point1, sauf que là on a le choix), parce que ca implique un réseau électrique beaucoup, beaucoup plus balèze qu'un système centralisé avec de grosses centrales qui distribuent le courant.
Le coût en soi de ce réseau est un facteur important, avoir des milliers de sources intermittentes qui doivent toutes s'équilibrer pour arriver en permanence à production = consommation est un bordel sans nom.
Aussi on retombe sur les problèmes d'intermittences, quand il y aura du vent il y aura une surproduction (qu'il faudra forcément évacuer quelque part, cf les Allemands qui surchargent le réseau) alors que quand il n'y en aura pas il faudra bien trouver une source d'énergie pilotable pour éviter le blackout, une source pilotable qui en l'absence de nucléaire sera fatalement fossile (les Allemands et leur charbon), sauf à constituer de gigantesques STEP qui demandent d'inonder des vallées entières:
https://www.revolution-energetique.com/ … ingenieur/
https://www.revolution-energetique.com/ … la-france/
J'ai hâte de voir le niveau d'acceptabilité chez les écolos anti-nucléaire de ce genre de projets.
Rappel mais ils font fermer de petites centrales hydroélectriques locales pour sauver trois saumons:
https://www.tf1info.fr/societe/video-qu … 45620.html
Je parle même pas des manifestations contre les retenues d'eau parce que la STEP c'est vraiment une giga, giga bassine pour le coup.
L'intermittence fout déjà la merde en ayant la priorité, forçant donc les moyens de production pilotables à s'arrêter quand les ENR arrivent à fonctionner:
https://www.lemondedelenergie.com/comme … 023/03/27/
Alors si on garde quand même du nucléaire dans ton plan, c'est complètement aberrant d'en faire de manière limité, parce qu'on conserve absolument tout les inconvénients (formation d'ingénieurs, investissement dans la filière, gestion des déchets, sécurité) en limitant les bénéfices.
C'est exactement la même connerie que la limitation à 50% de la part du nucléaire, on conserve le même coût d'exploitation (parce que ta centrale qui marche moins longtemps ou moins fort ne coûte pas proportionnellement moins cher à construire et à faire tourner) et le même risque en terme de sécurité (là aussi c'est pas parce que ta centrale marche à moyenne puissance que les déchets sont moyennement radioactifs) pour une rentabilité moindre.
Comme le nucléaire produit moins de jus, il rapporte moins d'argent et rogner sur les contrôles de sécurité n'est pas un tellement bon plan.
On se retrouve à payer plus cher pour aucun gain.
L'autoconsommation implique que chacun possède sa petite centrale électrique.
Sauf que c'est plus rentable de mutualiser les ressources pour faire une seule grosse centrale avec un meilleur rendement qui distribue le courant.
Parce que c'est ca une centrale électrique: une mutualisation des ressources pour réduire les coûts et augmenter le rendement.
Des grosses centrales qui restent nécessaire simplement pour assurer la sécurité, parce que quand ta centrale perso lâche il faudrait pas que toute alimentation soit coupée.
On parle même pas des industries, hôpitaux etc qui ne vont pas construire chacun leur propre centrale électrique.
Assurer une fraction de sa propre conso n'a aucun intérêt concrètement à part multiplier les coûts.
Ton "plan d'infrastructure pour la mobilité", si il implique d'électrifier les transports avec des bagnoles électriques, des bus électriques et des trains électriques, ben faudra plus de puissance et de préférence disponible tout le temps et pas juste quand il y a du vent.
Autrement là aussi sauf moteur magique on revient au bon vieux moteur thermique.
Ou alors en utilisant la propulsion humaine, au rendement encore plus merdique que tout le reste:
https://jancovici.com/transition-energe … lavagiste/
Et pour l'hydrogène, c'est juste de la merde.
Les passoires thermique ce n'est pas tous les logements qui peuvent être facilement isolés, et il s'agit d'une économie d'énergie qui ne dispense absolument pas de construire des centrales.
C'est pas parce qu'on consomme moins qu'on aura plus besoin du tout d'électricité, il s'agit d'un faux dilemme des écolos qui poussent la "sobriété" comme argument à opposer à la construction de centrales mais ne comprennent pas que quoi qu'on fasse il faudra toujours de grosses quantités d'énergie, même après avoir isolé toutes les maisons et coupé tout le gaspillage.
Simplement parce que l'intégralité de notre civilisation repose dessus.
Bidule a écrit:Préparez vous aux "délestages"
https://www.youtube.com/watch?v=MrzDPQFG57w