Bonjour, je suis JM, vous m’avez sûrement déjà vu dans des threads tels que “Pour ou contre l’extermination des gitans” ou encore “Peindre des jouets en plastique : la méthode du poil de cul”. Aujourd’hui je vais te raconter ma vie de voyageur, car malgré toi, ça t’intéresse (et si j’en crois la home, c’est devenu le sujet principal de ce site).

Avant, je faisais un métier merveilleux qui consistait à indiquer à Kévin, 12 ans, la meilleure manière de claquer 70 euros du SMIC familial. Mais les hôtels 5 étoiles, les mets fins et les vols en première classe, ça va un temps. J’ai donc démissionné et enfilé mon sac à dos Quechua™ pour aller faire un tour aux Amériques.

J’ai commencé mon périple début avril au Canada, à Montréal pour être précis, dans la province du Québec. Un de mes premiers gestes fut d’aller voir un éminent membre de ces lieux, une légende vivante du web, je veux bien sûr parler de l’expert international Reblochon. Un nom de plus à ajouter à ma collection d’asiléen vus IRL (je conserve leurs rognures d’ongles dans des bocaux de formol), aux côtés d’aliocha, Cyp, LeChat et Dableuf (si nous nous sommes rencontrés mais que ton pseudo n’est pas dans cette liste, ne te vexe pas, il ne fallait pas avoir une personnalité insignifiante). Néanmoins, de cette entrevue je dirai peu, car il faut que le mythe survive. Reblochon, c’est comme un tour de magie, ça ne s’explique pas.

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Le lieu de toutes les abominations, où des gens comme Chavez apprennent à commettre Far Cry 2.

Montréal c’est chouette, mais je ne me suis pas attardé, préférant aller faire ce que je sais faire de mieux : marcher seul. Comme Jean-Jacques Goldman. Direction le parc national de Gaspésie pour quelques randos en montagne. Comme il n’y a pas de bus, j’ai “fait du pouce”, comme on dit dans le coin. Et j’ai donc rencontré mes premiers autochtones. Un sacré choc culturel. Les Montréalais sont rigolos avec leur accent et leurs expressions à la con (genre ils te disent “bienvenue” quand tu dis “merci”), mais ils restent compréhensibles. Par contre, les culs-terreux de Gaspésie parlent un dialecte à peu près aussi intelligible que le sumérien. Atroce, mais encore plus rigolo finalement. C’est comme s’il existait un peuple plus idiot que les Belges, dont même les Belges pourraient se moquer. Je sais, ça parait dingue, et pourtant.

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La Gaspésie a le même problème que la Bretagne : c'est joli, mais plein de Bretons. Enfin de Gaspésiens en l'occurrence.

J’ai donc crapahuté dans la neige quelques jours, puis, quand mes pieds sont devenus blancs et que je n´ai plus senti mes orteils, j’ai rejoint la civilisation, la vraie : Toronto. Là on se sent vraiment en Amérique du nord, notamment grâce au symbole du continent : le stand de hot-dog avec son parasol rouge et jaune. Ouais, comme dans GTA IV, sauf que celui-là ne te refile pas des HP, il aurait plutôt tendance à en enlever. Cependant, ça reste le moyen de bouffer le moins cher que j’ai trouvé, et c’est un repas complet : des céréales dans le pain, des protéines dans la saucisse, des lipides dans le fromage et des fibres dans les oignons. Que demander de plus ?

N’importe quel guide débile genre Lonely Planet vous dira que Toronto est une super ville car multiculturelle. En fait, il y a un quartier grec, un quartier chinois, un quartier indien, un quartier portugais, un quartier gay… Vive la multiculture, mais chacun chez soi. Cela dit, tout le monde sait que les Grecs sont pédés, ça doit donc au moins brasser entre ces deux quartiers. A part ça, y’a une grande tour qui ferait sans doute pouffer n’importe quel émir de Dubaï, mais qui offre quelques jolies vues sur les tas de béton des alentours. Ben Laden a encore du travail.

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La CN Tower de Toronto, entièrement constituée de papier toilette recyclé (plus de 72 350 000 rouleaux).

Je suis ensuite allé à Niagara car les cascades, c’est ma grande passion. Face aux chutes, le spectacle est sympa. Par contre, si tu te retournes, c’est juste un immonde tas d´hôtels, de casinos, de boutiques de souvenirs et d’attractions diverses. Une sorte de mélange entre Las Vegas, Disneyland et la zone commerciale de Saint-Gouillis-en-Breux.

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Niagara c'est comme un 45 tours : d'un côté le single, de l'autre un B-side moisi.

De là j’ai tracé direct à Edmonton, soit un trajet de plus de 3 000 kilomètres. Comme je n’étais pas franchement pressé, que j’aime bien voir le paysage, et que les avions heurtent ma sensibilité écologique (je vous rassure, je prends quand même du plaisir à torturer des insectes comme tous les garçons normaux), j’ai pris le car. Départ à minuit, 3 nuits et 2 jours dans le car, arrivée à 5h du mat’ après 55 heures de trajet (attention, il y a un piège). T’as quand même droit à quelques arrêts pour pisser.

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Le ticket de bus de la mort tellement long qu'il prend 2 pages.

Le Canada, c’est comme les USA : entre la côte est et les Rocheuses, y’a rien. C’est juste une immense plaine avec des prairies à perte de vue. D’une certaine manière c’est joli tout ce vide, mais au bout de 2 000 km ça finit par être aussi chiant qu’un post de Reblochon. Heureusement il y a la vie à bord du car pour égayer tout ça. On pourrait croire que, dans ces contrées civilisées, le service d’autocars soit de qualité. Ce serait oublier que l’Amérique du nord est la civilisation de l’automobile. Toutes les familles ont un SUV pour madame, qui s’en sert pour déposer le petit dernier à l’école ; un Hummer pour monsieur histoire de faire les aller-retours au bar d’en face ; et une Mustang pour le fiston boutonneux, dans laquelle il pourra se faire tailler des pipes par ses copines de lycée. Et quand ils doivent aller dans un autre état/province, ils prennent l’avion (tuant ainsi des milliers de chatons innocents).

Bref, le car est donc le moyen de transport des miséreux, des noirs, des vieux, des éclopés et de tout ce que le coin compte de déshérités. Cette charmante population est l’occasion de découvrir une autre face de l’Amérique. Pas vraiment une face d’ailleurs, plutôt un anus. Et tout ce beau monde voyage dans les vieux cars pourris de Greyhound, la compagnie qui a le quasi-monopole au Canada et aux Etats-Unis. Ça pue, ça grince, les sièges sont défoncés, tu crèves de chaud… Quand t’arrives au Mexique ou en Colombie t’hallucines : y’a la clim’, des sièges inclinables, des télés et parfois même des hôtesses, ou au moins quelqu’un qui vient changer le DVD toutes les 2 heures. Le sous-développement c’est plus ce que c’était ma bonne dame. Heureusement qu’il y a les chicken bus d’Amérique centrale pour rattraper tout ça, mais j’y reviendrai en temps voulu. Le bon côté de la chose, c’est que le pass Greyhound, qui permet de prendre tous les cars dans les 2 pays pendant 2 mois, ne m’a coûté que 500 dollars…

Bref, Edmonton. Je n’y suis pas resté, le seul intérêt de la ville étant apparemment qu’elle possède le plus grand centre commercial du monde. Mais c’est super dis-donc, moi je connais un endroit où il y a la plus grande réplique de la tour Eiffel sculptée avec des boîtes de Whiskas vides ! Encore un exemple démontrant que l'abus de pétrole nuit gravement au cerveau. J’ai alors fui vers les Rocheuses afin de m’adonner à la chasse au ragondin polaire. Mais c’est une autre histoire, que je te raconterais demain, si t’es sage.

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Edmonton, riante bourgade réputée pour ses tanneries de peaux d'écureuils, dont on fait d'excellents slips.